Eglises d'Asie

Ayodhya : les nationalistes hindous défient le gouvernement et sont décidés à entamer la construction du temple dès le 15 mars 2002

Publié le 18/03/2010




Le président du Vishwa Hindu Parishad (Conseil mondial hindou, VHP), Ashok Singhal, en compagnie de quelques autres responsables de groupes nationalistes hindous a tenu, le 10 janvier 2002, une conférence de presse à Ayodhya, au cours de laquelle il a annoncé que, dès le 15 mars, allaient commencer les travaux de construction du temple hindou sur le site de l’ancienne mosquée du XVIe siècle détruite en 1992 par des partisans du VHP, destruction qui avait provoqué de très graves troubles dans tout le pays et entraîné la mort de plus de 3 000 personnes dans toute l’Inde.

Lors de l’entretien du 27 janvier dernier avec le Premier ministre, à l’issue de la manifestation des “saints hommes” (1), le responsable du VHP avait demandé que soient levés les obstacles s’opposant au début des travaux avant le 12 mars 2002. Pendant la récente conférence de presse, il a souligné que les hindous n’étaient pas disposés à attendre plus longtemps. Après avoir rejeté une proposition du président du BJP suggérant aux dirigeants hindouistes de suspendre toute initiative en ce domaine jusqu’en 2004, il a annoncé qu’à partir du 15 mars, allaient être transportées sur le site d’Ayodhya les pierres sculptées et les colonnes devant être utilisées pour la construction du temple.

Après la démolition du temple en 1992, le gouvernement fédéral, à l’époque entre les mains du Parti du Congrès, avait pris en charge les 27 hectares de terrain d’Ayodhya, y compris l’emplacement de la mosquée et laissé au tribunal le soin d’en déterminer le véritable propriétaire. Dans sa récente déclaration, Ashok Singhal a affirmé qu’il n’était point nécessaire d’attendre la décision du tribunal pour déterminer le véritable propriétaire du terrain entourant la mosquée détruite. Auparavant, le gouvernement détenait ce terrain et avait tout droit sur lui.

Selon des sources gouvernementales rapportées par le quotidien The Hindu du 10 février 2002, les déclarations du dirigeant nationaliste hindou n’ont pas fait perdre sa sérénité au gouvernement fédéral. Celui-ci a fait savoir qu’il n’a aucune intention de s’engager dans des échanges verbaux avec le groupement hindouiste. Au contraire, l’accent est mis sur un certain nombre de contraintes qui interdisent au gouvernement de négocier avec les nationalistes hindous. Le gouvernement, en effet, n’a aucune possibilité de s’écarter des dispositions qui seront établies par le jugement de la Cour suprême. Il ne peut pas non plus renoncer à l’obligation d’assurer l’application de la loi. Autant de contraintes qui l’obligeront à garder inchangé le statu quo sur le site de la mosquée détruite.

Les observateurs s’interrogent sur la possibilité d’une confrontation des nationalistes hindous avec le gouvernement après la date du 15 mars. En tout cas d’ici là, la pression va s’élever encore puisque une nouvelle manifestation des “saints hommes” qui devrait converger sur Ayodhya va débuter le 24 février prochain. Elle devrait se prolonger durant quelques semaines.