Eglises d'Asie

La dixième journée mondiale du malade est organisée dans un sanctuaire marial du Tamil Nadu

Publié le 18/03/2010




Le sanctuaire marial de Vailankanni sur la côte du golfe du Bengale, dans le Tamil Nadu a été choisi par le pape, cette année, pour être, du 9 au 11 février, le théâtre du rassemblement international organisé à l’occasion de la journée mondiale du malade. Ce centre marial où est célébrée et vénérée Notre Dame du salut (de la Santé) était, en effet, tout indiqué pour réunir les milliers de personnes concernées par les soins des malades venues de l’intérieur et de l’extérieur du pays pour prier et réfléchir sur l’action caritative auprès des malades. Mgr Thumma Bala, évêque de Warangal et responsable de la commission épiscopale de la santé a souligné combien le cadre du sanctuaire était approprié à une telle manifestation.

Dans le message envoyé au monde, le 6 août dernier, pour préparer cette Journée mondiale du malade, le pape Jean-Paul II a présenté le lieu comme “le Sanctuaire de la Madone du Salut’… connu sous le nom de Lourdes de l’Orient’ Il a continué en décrivant l’attirance exercée par le sanctuaire sur la population indienne de toutes les religions : “Sûrs de l’aide de la Mère Divine à l’égard de leurs besoins, avec une profonde dévotion et confiance, des millions de personnes se rendent vers ce sanctuaire situé sur les rives du Golfe du Bengale, dans le calme environnant des palmeraies. Vailankanny attire non seulement les pèlerins chrétiens, mais aussi de nombreux fidèles d’autres religions, en particulier les hindous, qui voient dans la Madone du Salut, la Mère bienveillante et compatissante de l’humanité qui souffre”. L’évêque du lieu, Mgr Devadass Ambrose, a confirmé l’origine pluri-religieuse des quelque 5 millions de pèlerins qui viennent chaque année au sanctuaire : “Le sanctuaire, a-t-il dit, attire vers lui plus de musulmans et d’hindous que de chrétiens Il a expliqué que la Vierge se soucie de la population de l’Inde sans distinction de castes et de croyances. Interrogé à ce sujet, un hindou venu en pèlerinage sur les lieux a confirmé les propos de l’évêque : “La Mère de Vailankanni est notre divinité’ : elle nous aide aussi bien qu’elle aide les chrétiens Les familles de la région, quelles que soient leurs appartenances religieuses, y amènent leurs enfants nouveaux-nés pour qu’il y reçoivent la bénédiction de la Vierge. Les responsables du sanctuaire ont confirmé que plus de 5 000 petits enfants sont amenés auprès de la Vierge chaque week-end. Chacun vénère la “Mère de la santé” selon ses coutumes religieuses propres. Beaucoup de pèlerins y adoptent les comportements religieux hindous et viennent aux cérémonies, la tête rasée et habillés de vêtements de couleur safran.

Il n’existe pas de témoignage historique assuré sur l’origine précise du culte de la Vierge en ce lieu. Cependant, voilà des siècles que des légendes circulent à ce sujet. Selon l’une d’entre elles, Marie serait apparue à un jeune hindou, vendeur de lait. Elle lui aurait demandé du lait pour l’enfant qu’elle tenait en ses bras. Le jeune homme aurait ensuite raconté sa vision à la population locale. Une autre légende raconte que le sanctuaire aurait été construit par des marins portugais désireux de montrer leur reconnaissance à la Vierge qui les avait protégés lors d’un cyclone. Les tempêtes sont, en effet, fréquentes en cette région et la population se tourne vers Notre Dame du Salut lors des calamités naturelles.

La première mention du sanctuaire se trouve dans un ouvrage du capucin portugais Paulo de Trinidade, qui signale en 1630, l’existence d’une église à Vailankanni, dédiée à Notre Dame du Salut.