Eglises d'Asie – Népal
Conséquence des affrontements entre la guérilla maoïste et les forces de sécurité gouvernementa-les, la chute du tourisme accule à la disette des milliers de moines bouddhistes
Publié le 18/03/2010
“Nous avons ici 20 hôtels dispersés dans les environs du temple de Bouddha et une vingtaine de monastères, capables d’héberger plus de 10 000 touristes et pèlerins”, déclare Vijay Choudhary, directeur d’un de ces hôtels. Chaque année, du 15 octobre au 15 mars, c’est la saison touristique et un million de touristes et de pèlerins viennent à Lumbini, là où Bouddha est né il y a environ 2 500 ans. “C’est une aubaine pour l’économie de la région. Des milliers de gens vivent de cette manne apportée par les touristes et les pèlerins”, ajoute Vijay Choudhary. Mais, explique-t-il, la guerre du gouvernement népalais contre les insurgés maoïstes “a éloigné les touristes et les gens ont faim”. Somarendra Bistha, un banquier local, a déclaré à des journalistes que “quelque deux milliards de roupies se déversaient sur la région chaque saison. Mais cette année, la saison touristique n’apportera même pas 5 % des sommes habituelles, suite aux annulations provoquées par les attaques de l’armée rebelle en novembre 2001” (1).
Un moine bouddhise, Bhante Premanand, affirme de son côté que le gouvernement népalais, contrôlé par les hindous, et les maoïstes athées, à eux deux, “étaient résolus à détruire la culture bouddhiste et l’héritage de Lumbini”. Le moine s’interroge à haute voix : “Aujourd’hui, le Népal qui avait la réputation d’être un oasis de paix et d’ordre est devenu un lieu de violence. Des millions de bouddhistes venaient des quatre coins du monde en pèlerinage à Lumbini. Mais qu’en adviendra-t-il si le culte de la violence continue ?” Un étudiant indien catholique, Dinesh Augustine, étudiant depuis trois ans à la faculté locale de médecine, raconte que “d’octobre à mars, la région était animée par l’afflux des étrangers. Nous, les étudiants en médecine, organisions des centres de soins pour les pèlerins. Mais cette année, c’est mort. Les gens qui vivaient du tourisme sont tristes. Ca va être une année dure pour eux”.