Eglises d'Asie

En 2002, les problèmes démographiques restent fondamentaux et continuent d’inquiéter le gouvernement

Publié le 18/03/2010




La dernière conférence de presse du Comité national pour la démographie et la planification familiale a fait apparaître les nombreux problèmes posés aujourd’hui au gouvernement vietnamien par la croissance démographique et ses conséquences dans les domaines de la société, la santé et l’économie. En 2001, avec 78 700 000 habitants, soit 1 200 000 de plus que l’année précédente, le Vietnam se classait au 13ème rang mondial et au deuxième rang des pays de l’Asie du Sud-Est pour le nombre d’habitants. Si la croissance se poursuit à ce même rythme, le nombre d’habitants dans le pays devrait atteindre le chiffre de 122 millions en 2010.

Certes, selon les statistiques fournies par le Comité, le Vietnam aurait atteint des résultats tangibles dans sa lutte pour un contrôle serré des naissances. La croissance démographique qui était de 2,1 % en 1989 ne serait que de 1,4 % en 2001. Il faut noter cependant que ces chiffres sont contestés par un certain nombre d’instituts démographiques internationaux (1). Cependant, le Comité a déploré un certain déséquilibre démographique affectant divers secteurs. Des enquêtes récentes bien qu’insuffisamment précises ont fait apparaître l’avantage grandissant pris par les villes sur les campagnes en matière de population. La proportion de la population vivant en ville en 2001 est de 23 %, ce qui est encore faible par rapport à la plupart des pays du monde. Cependant, au rythme d’urbanisation actuel, cette proportion devrait atteindre 45 % en 2020.

Aux problèmes de croissance sont liés des problèmes de santé. Selon les statistiques mentionnées par le Comité national, 3 % des enfants, à leur naissance, ne dépassent pas le poids de 2,5 kg. La proportion d’enfants de moins de cinq ans souffrant de déficit nutritionnel serait de l’ordre de 33 %. Environ 1,5 % en sont gravement affectés physiquement et mentalement. Par ailleurs, l’accroissement de la population a provoqué, en conséquence, l’augmentation des dépenses générales de santé qui se sont élevées considérablement ces dernières années, d’autant plus que les frais de santé par habitant et par an se sont eux aussi considérablement élevés. Ils ont été en 2001 de 5,5 dollars par personne, soit 0,1 dollar de plus que l’année précédente.

Bien que les responsables nationaux en matière de démographie affirment avoir fait baisser la courbe démographique, les directives édictées par eux sont encore loin d’être respectées sur le plan national. Malgré les sanctions qui y sont attachées, la naissance d’un troisième enfant est loin d’être rare. Le tiers des enfants nés en 2001 sont les troisièmes dans la famille. Bien que les autres moyens de contrôle de naissance, préservatifs et stérilets, se soient largement répandus, le recours à l’avortement est jugé trop fréquent par les responsables du Comité national. Le nombre d’avortements, officiels et clandestins, continue de baisser chaque année mais reste encore un des plus élevés du monde (2).

L’aide étrangère destinée à contribuer au ralentissement de la croissance démographique est importante mais encore bien insuffisante. En guise d’aide au contrôle des naissances, et à la lutte contre le sida, le Vietnam a reçu de l’étranger, 6,5 millions de préservatifs qui ont été distribués dans les onze provinces du delta du Mékong et dans le Nghê An. Ils ont été accompagnés d’une aide monétaire qui a rapidement été absorbée dans le financement général des campagnes de planning familial.