Eglises d'Asie

Les évêques catholiques réfléchissent à la manière de renouveler la pastorale de la santé en Asie

Publié le 18/03/2010




Les évêques catholiques d’Asie et des spécialistes de la santé se sont rencontrés à l’occasion de la 10ème Journée mondiale du malade pour chercher ensemble la meilleur manière de renforcer la pastorale de la santé. Mgr Javier Lozano Barragan, d’origine indienne, président du Conseil pontifical pour la pastorale des personnels de santé et de l’assistance sociale, a donné le ton de cette rencontre en demandant à l’Eglise indienne de “jouer un rôle clé dans les soins médicaux en Asie”. L’archevêque s’est adressé, le 9 février, aux évêques asiatiques et aux professionnels de la santé réunis à Vailankanni où se tenait cette année la célébration.. L’envoyé du pape a déclaré que l’Eglise indienne se devait de former du personnel de santé pour les autres pays d’Asie afin que la pastorale de la santé de l’Eglise catholique soit plus efficace.

Mgr Thumma Bala, évêque de Warangal, président de la Commission épiscopale indienne pour la santé, a suggéré pour sa part que cette demande, pour plus d’efficacité, soit transmise à la Fédération des Conférences des évêques d’Asie (FABC). L’évêque indien a expliqué que si la FABC était partie prenante, l’Eglise indienne pourrait former un personnel médical missionnaire pour les autres pays d’Asie. Il a ajouté que les centres de formation pourraient alors offrir un personnel de santé chrétien “bien enraciné dans la foi et fiable”.

Mgr Patricio Alo, évêque de Mati (Philippines), a dit regretter que les pauvres se voient refuser l’entrée “de nos hôpitaux chrétiens”, et a insisté pour que “notre pastorale ne soit pas réservée aux gens riches et influents mais aux pauvres”. Il a aussi suggéré que les hôpitaux catholiques utilisent des médecines alternatives et non conventionnelles, en appliquant les méthodes curatives nutritionnelles et les remèdes traditionnels moins onéreux pour les plus démunis. Mgr Ambrose Devadas, évêque de Thanjaur, le diocèse d’accueil de cette première rencontre en Asie de la Journée mondiale des malades, a parlé des possibilités pour l’Eglise indienne de mieux promouvoir herbes médicinales et méthodes alternatives de traitements. Mgr Anthony Soter Fernandez, archevêque de Kuala Lumpur, a dit pour sa part vouloir demander à chaque diocèse d’organiser une enquête afin de mieux cerner les priorités avant d’entreprendre quoi que ce soit. Il a aussi lancé un appel pour une conférence asiatique sur la santé afin de réajuster la pastorale à la lumière des styles de vie différents de chaque peuple. Mgr Bala a abondé dans ce sens et demandé l’intervention du Conseil pontifical et son soutien pour promouvoir une aide sociale “holistique” dans les pays d’Asie.

Mgr Lawrence Saen-phon-on Khai, archevêque thaïlandais de Tharae-Nongsaeng a de son côté déclaré que la pastorale de la santé de l’Eglise aurait un impact plus important si “nous avions un personnel professionnellement qualifié et pastoralement bien formé ». En citant l’exemple de la toxicomanie comme un des problèmes majeurs de la Thaïlande, Mgr Khai a souligné combien était difficile le processus de désintoxication. Le P. Thomas Kalam, directeur de l’Ecole catholique de médecine St John, a indiqué que son établissement était prêt à former pastoralement des professionnels de santé pour l’Asie. Basée à Bangalore, l’Ecole propose plusieurs cursus : licence, maîtrise et soins paramédicaux. Un quart des étudiants, lié à l’Eglise, se prépare à partir travailler dans des postes de mission. Le P. Kalam a assuré que l’Ecole admettrait volontiers des étudiants d’autres pays asiatiques tout en précisant que les religieuses auraient aussi à se mesurer aux laïcs. Mgr Cyril Baselios Mar, archevêque de Trivandrum et président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, a demandé au Conseil pontifical de préparer un programme de formation medico-pastorale. Mgr Barragan de son côté a annoncé qu’allait être institué un prix pour récompenser le meilleur hôpital catholique au monde, sachant intégrer médecine et pastorale et communiquer aux autres sa méthode de formation.