Eglises d'Asie – Inde
A Ayodhya, les extrémistes hindous maintiennent leur décision d’organiser une cérémonie le 15 mars malgré le jugement de la Cour suprême le leur interdisant
Publié le 18/03/2010
Depuis longtemps, le VHP et les divers groupes hindouistes avaient fixé le 14 mars comme date limite du début des travaux de construction, à Ayodhya, sur le site de la mosquée détruite il y dix ans, du temple destiné à marquer le lieu de naissance de Rama, un avatar du dieu hindou Vishnu. Cependant, l’organisation extrémiste avait quelque peu assoupli sa position au cours des terribles journées de troubles du Gujarat et avait laissé entendre que cette date butoir pourrait être repoussée à certaines conditions. Mercredi 6 mars, le VHP acceptait de s’en remettre à la justice pour déterminer le véritable propriétaire du site à certaines conditions. Le VHP exigeait notamment du gouvernement que lui soit attribué un terrain adjacent au site contesté afin que, le 15 mars, puisse y être organisée une cérémonie autour des pierres déjà sculptées destinées au futur temple. Par ailleurs, dans le cas d’une réponse négative du tribunal, la construction du temple aurait lieu sur ce nouveau terrain et débuterait le 3 juin prochain.
Ces propositions avaient reçu, dans les jours qui ont suivi, un accueil peu favorable aussi bien du gouvernement que des principaux intéressés, les musulmans. Après en avoir débattu au cours d’un conseil des ministres impromptu, le dimanche 9 juillet, le Premier ministre Atal Behari Vajpayee s’est montré intransigeant sur les principes. “Le gouvernement n’autorisera aucune activité à Ayodhya tant que la Cour suprême n’aura pas rendu son verdict a-t-il déclaré le lendemain devant le Parlement indien, tout en affirmant que la situation à Ayodhya était totalement sous le contrôle du gouvernement. Le même jour, les experts du All India Muslim Personal Law Board, représentants de la minorité musulmane de l’Inde, qui avaient accepté d’étudier les propositions hindoues qui leur avaient été soumises, ont fait connaître leur désaccord et ont rejeté tout compromis concernant une éventuelle cérémonie hindoue célébrée sur un terrain proche du site contesté.
Aux dernières informations, le VHP n’avait pas abandonné son intention de célébrer la cérémonie du 15 mars. Son président, Ashok Singhal, est résolu à maintenir l’ordre de rassemblement pour le 15 mars en proscrivant toutefois tout recours à la violence. Quelques jours avant la décision de la Cour suprême, il avait déclaré : “Nous voulons la permission d’organiser quelque chose le 15 mars… Si on nous en empêche, il y aura des arrestations, mais notre mouvement sera extrêmement pacifique…”