Eglises d'Asie

Florès : l’Eglise catholique apporte son soutien à la création d’un syndicat agricole

Publié le 18/03/2010




A Florès, l’Eglise catholique a accueilli avec satisfaction la formation d’un syndicat agricole et lui a promis son soutien. C’est ce qu’a déclaré un responsable de l’officialité diocésaine. Le syndicat des agriculteurs du district de Sikka a été mis sur pied par les agriculteurs eux-mêmes au cours de leur congrès tenu du 3 au 5 février à Nita, village proche de la ville de Maumere. Le congrès, le premier du genre, avait réuni les 250 délégués du district et environ 2 000 cultivateurs avaient défilé à cette occasion dans les rues de Maumere. Le P. Vincent Sensi, directeur du Centre de pastorale du diocèse d’Ende, a déclaré à cette occasion : “L’Eglise accueille avec joie le congrès des agriculteurs de Sikka et promet d’aider leur nouveau syndicat dans sa lutte pour défendre les intérêts de tous”. Sikka fait partie de l’archidiocèse d’Ende.

Dans leur déclaration finale, les participants ont affirmé que le syndicat lutterait pour une juste distribution des terres, aiderait les cultivateurs à défendre leurs droits et tenterait de développer une agriculture respectueuse de l’environnement. Le P. Sensi, natif de Flores, a expliqué que cette déclaration était dans la ligne de la politique de l’Eglise qui vise à aider les agriculteurs à devenir autonomes. D’après ce responsable ecclésiastique, la quatrième assemblée pastorale de Maumere en juillet dernier avait décidé de lancer un programme d’accompagnement et de soutien aux cultivateurs, en les aidant à développer une agriculture viable et à coopérer avec les ONG locales pour mettre sur pied un réseau commercial crédible. “L’archidiocèse d’Ende a compris que 86 % de ses diocésains sont de modestes cultivateurs. L’Eglise continuera comme auparavant à les accompagner et à défendre leurs intérêts”, a déclaré le P. Sensi à l’issue du congrès, exprimant l’espoir que le syndicat servira aux cultivateurs à résoudre leurs problèmes de façon pacifique à la lumière de l’Evangile. “L’Eglise n’a pas à jouer les Pères Noël distributeurs de cadeaux. L’Eglise doit travailler avec les gens, le gouvernement et les autres organisations pour soutenir les cultivateurs”, a-t-il ajouté.

D’après les données fournies par l’administration locale, la plupart des agriculteurs possèdent entre 0,5 et 5 hectares de terre, sur lesquels ils cultivent maïs, haricots, et légumes et, comme culture de rapport, la noix de coco, le cacao et le bancoulier. Toutefois, l’Eglise s’est aperçue que les cultivateurs ne gagnaient pratiquement rien étant donné que les prix des cultures de rapport sont fixés par des courtiers venus de Java, a expliqué le P. Sensi. Dans son allocution, O.L.M. Gudipung, président du conseil législatif du district, a conseillé aux agriculteurs de ne compter que sur eux-mêmes, de travailler dur et “de n’attendre des cadeaux de personne”. Un des congressistes, Alo Goma, quant à lui, a demandé à ses camarades de prendre garde à ce que leur syndicat ne soit pas utilisé à des fins politiques. “Détourner le syndicat de sa mission première serait un échec pour les agriculteurs”, a-t-il affirmé. Les dernières statistiques du Centre de pastorale de l’archidiocèse d’Ende indiquent que les catholiques sont 654 914 sur une population totale de 721 936 habitants (districts d’Ende, de Ngadha et de Sikka réunis).