Eglises d'Asie

L’Eglise catholique du Japon vient en aide aux Afghans réfugiés au Pakistan non encore officiellement enregistrés et donc privés de secours

Publié le 18/03/2010




Les délégués de l’Eglise catholique du Japon partis visiter les Afghans réfugiés au Pakistan ont déclaré à leur retour qu’il fallait surtout s’occuper des “réfugiés invisibles ceux qui n’ont pas encore accès aux aides des organisations caritatives. Membre de cette délégation, Sour Haruko Ishikawa, secrétaire de la Commission ‘Justice et paix’ de l’épiscopat japonais, a déclaré le 3 mars dernier que l’aide du Japon devrait être destinée en priorité aux réfugiés afghans qui sont dans l’impossibilité d’obtenir de l’aide des organisations caritatives. En parlant des “réfugiés invisibles Sour Ishikawa se réfèrait aux réfugiés récemment arrivés, qui n’ont pas encore été enregistrés et qui, par conséquent, ne bénéficient d’aucune aide. Cette religieuse de la Congrégation des Servantes du Sacré-Cour-de-Jésus a précisé qu’il s’agissait de personnes réfugiées principalement dans les zones urbaines. D’après le rapport présenté par la délégation, 80 % de l’activité des ONG sont concentrées sur Peshawar, au nord, parce que les moyens de transport y sont relativement bons. Les autres 20 % le sont à Quetta, à l’ouest. Caritas Islamabad se consacre aux réfugiés de Peshawar alors que Caritas Hyderabad aide ceux de Quetta. Sour Ishikawa a indiqué que, si l’Eglise du Japon envoyait des secours, ils seraient acheminés vers Quetta. “C’est pour cela que je souhaite qu’un évêque japonais et d’autres délégués puissent se rendre à Quetta”, a-t-elle expliqué, regrettant que son groupe n’ait pu s’y rendre.

Les délégués de Caritas Japan, de la Commission ‘Justice et paix’ et de celle pour les réfugiés, les migrants et les gens du voyage se sont rendus au Pakistan du 27 janvier au 4 février. Mgr Goro Matsuura, évêque auxiliaire d’Osaka, et Mgr Daiji Tani, évêque d’Urawa, respectivement président de ‘Justice et paix’ et président de la Commission pour les migrants, faisaient partie de la délégation. Ils ont pu visiter trois camps de réfugiés dans la banlieue de Peshawar, le 30 janvier dernier. Dans celui de Tajabad, 500 familles n’avaient pas encore été recensées et donc n’avaient droit à rien. Mgr Matsuura a expliqué qu’il n’avait pu se rendre à Quetta mais qu’il comptait bien pouvoir le faire lors de sa prochaine visite au Pakistan. Quant à Mgr Tani, il a affirmé : “J’espère que notre Eglise ne viendra pas seulement en aide aux réfugiés d’Afghanistan mais aussi aux Afghans réfugiés au Japon. Nous continuerons à interpeller le gouvernement pour que leur soit accordé le statut de réfugié”.

La délégation japonaise a pu aussi rencontrer Mgr Lawrence Saldhana, archevêque de Lahore et président de la Commission ‘Justice et paix’ pakistanaise. Mgr Matsuura lui avait fait parvenir un message de solidarité, le 10 octobre dernier, quand avaient commencé les raids américains sur l’Afghanistan. L’archevêque pakistanais a donc pu lui exprimer sa gratitude pour ce geste fraternel de la part de l’Eglise du Japon. Et Mgr Matsuura de conclure devant les journalistes : “J’ai été impressionné par la qualité de la coopération interreligieuse de ce pays, beaucoup plus avancée que je ne croyais.”