Eglises d'Asie

Une découverte archéologique vient une nouvelle fois témoigner du passé chrétien du Japon

Publié le 18/03/2010




Des archéologues viennent de découvrir ce qu’ils pensent être, pour le moment, la plus ancienne pierre tombale du Japon, une plaque de granit enfouie depuis des siècles pour échapper aux persécutions déclenchées par les autorités seigneuriales. Datée de 1581, la dalle gravée serait, croit-on, celle de Tawara Tsushima, un chef militaire, et aurait été enfouie par la famille de ce dernier pour faire disparaître toutes traces d’un lien quelconque entre elle et la foi chrétienne interdite, déclare un spécialiste. La dalle a été mise à jour en février dernier au cours de travaux de terrassement entrepris pour la construction d’un parking. A ce jour, avant la découverte de la pierre tombale de Tawara Tsushima, la pierre tombale chrétienne la plus ancienne avait également été mise à jour à Osaka ; elle date de 1582 (1).

La foi chrétienne a été introduite au Japon en 1549 par le jésuite et missionnaire navarrais Saint François-Xavier (1506-1552). Mais à cause de ses milliers de convertis, les chefs militaires virent en l’Eglise une rivale et le shogun finira par l’interdire en 1613. La pratique de la foi chrétienne était alors punie de mort. La pierre tombale récemment mise à jour comporte une croix et le nom de baptême de Tawara, “Reiman”, gravés en caractères chinois. Reiman signifie « honneur infini”, explique Masao Kume, un des responsables de la préfecture d’Osaka où la pierre a été découverte. Elle porte aussi une lettre grecque et une date. Les spécialistes pensent que cette pierre tombale a été enterrée après l’édit shogunal interdisant la religion chrétienne.