Eglises d'Asie

Le Haut Commissariat aux réfugiés abandonne l’opération de rapatriement des montagnards réfugiés au Cambodge et réclame le droit d’asile pour tousPRIVATE

Publié le 18/03/2010




Le 23 mars dernier, quelques heures après que les autorités vietnamiennes eurent annoncé le retour au Vietnam d’un nouveau groupe de 33 montagnards réfugiés au Cambodge, ramenés dans leur pays “par la police et les autorités cambodgiennes les responsables du Haut Commissariat aux réfugiés auprès des Nations Unies (HCR) ont fait savoir depuis Genève qu’ils se retiraient de l’ensemble des opérations visant au rapatriement du millier de pensionnaires des deux camps d’hébergement du Cambodge.

Le Haut Commissaire, lui-même, Rud Libbers, a envoyé aux ministres des Affaires étrangères du Vietnam et du Cambodge une lettre leur annonçant cette décision. “Considérant que le HCR ne peut plus prendre part à une opération qui ne se conforme plus à son mandat et au principe de rapatriement volontaire, j’ai le regret de vous informer que le HCR n’a d’autres choix que de se dissocier de l’accord de rapatriement a déclaré M. Libbers. La décision du Haut Commissariat est le fruit d’un revirement complet sur le statut à donner aux montagnards ayant fui le Vietnam, considérés maintenant par les Nations Unies comme de véritables demandeurs d’asile, a souligné Nikola Mihajlovic, chef de liaison du HCR au Cambodge. Il a ajouté que la récente décision met naturellement un terme à l’accord signé en janvier par les NationsUnies, le Vietnam et le Cambodge, dont l’objectif était le rapatriement volontaire des montagnards. Le fonctionnaire des Nations Unies a précisé que désormais l’attention de leurs services se porterait sur l’asile à donner aux montagnards. Les fonctionnaires des Nations Unies travailleront maintenant pour trouver, en faveur des demandeurs d’asile, des résidences dans des pays tiers.

Aussi bien la lettre du HCR que certaines déclarations faites à Genève ou à Phnom Penh ont plusieurs fois suggéré que le tournant pris par les Nations Unies dans l’affaire des réfugiés montagnards a été motivé par des raisons graves. Des reproches précis ont été adressés aux deux pays partenaires de l’opération de rapatriement. Ils concernant “une série d’incidents a-t-il été précisé à Phnom Penh, dont font partie l’intrusion des 400 individus dans un camp d’hébergement de la province de Mondolkiri, le 21 mars dernier (1) ainsi que divers rapatriement où la police cambodgienne a joué un rôle prépondérant (2). Au cours des incidents, a dit M. Libbers, les montagnards “ont été soumis à des pressions inacceptables et sans précédent pour tenter de les rapatrier” et “le personnel du HCR a été maltraité”.

Dès que le retrait du HCR a été connu, les deux pays signataires de l’accord tripartite de janvier avec le HCR ont aussitôt protesté. “Le HCR a signé cet accord et ne peut abandonner ses engagements a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères vietnamien, ajoutant encore que le Vietnam respectait l’accord tripartite de janvier. De son côté, le 25 mars, au sortir d’une rencontre avec les ambassadeurs du Vietnam et des Etats-Unis à Phnom Penh, le ministre des Affaires étrangères cambodgien a rapporté qu’il avait demandé à ses interlocuteurs de l’aider à faire revenir le HCR sur sa décision pour qu’il reste fidèle à ses engagements de janvier dernier.