Eglises d'Asie

A l’occasion des prochaines élections, prévues pour mai 2002, l’organe du Comité d’union du catholicisme souhaite un renouvellement des prêtres députés à l’Assemblée nationale

Publié le 18/03/2010




Les élections des députés à l’Assemblée nationale sont prévues pour le 19 mai prochain. D’ores et déjà, le Comité spécial des élections a indiqué d’une façon extrêmement précise la façon dont seront représentés les divers secteurs et couches de la population ainsi que les tendances politiques idéologiques et religieuses. Selon la presse officielle (1), sur le plan de la représentation locale, 170 des 500 députés qui siégeront à l’Assemblée nationale seront censés représenter le pays dans son ensemble, tandis que 324 d’entre eux seront les élus des diverses régions. Par ailleurs, les députés issus des minorités ethniques devront former un groupe rassemblant 18 % des membres de l’Assemblée nationale. 30 % des sièges de la Chambre des députés seront réservés aux femmes. 18 % des sièges seront occupés par des non-communistes tandis que 82 % de ceux-ci seront réservés aux membres du Parti, qui pourtant ne représentent que le quarantième de la population.

Le Conseil électoral a également prévu que le secteur religieux aurait, comme d’habitude, ses représentants à l’Assemblée nationale. Leur nombre devra correspondre à 2 % de l’ensemble. Le nombre de députés élus pour la prochaine législature étant de 500, cela signifie qu’il y aura dix députés élus pour représenter les bouddhistes, les catholiques, les protestants, les caodaïstes, les bouddhistes hoa hao et les musulmans (ce sont les six religions reconnues officiellement par l’Etat vietnamien). Si l’on tient compte du nombre de fidèles de chacune de ces religions en fonction de la population, les catholiques ne devraient donc pas avoir plus de deux ou trois représentants à la prochaine assemblée.

En prévision des prochaines élections, le P. Truong Ba Cân, directeur de Catholicisme et Nation (2), organe du Comité d’union du Catholicisme pour Hô Chi Minh-Ville, s’est livré dans son journal hebdomadaire à un rapide examen de la représentation des catholiques à la Chambre des députés et du travail réel accompli par eux. Les résultats de son analyse montre que l’influence que les catholiques exercent par l’intermédiaire de l’Assemblée nationale est minime pour ne pas dire inexistante. Pourtant, dans l’actuelle assemblée composée de 450 députés, le nombre de prêtres est de quatre, nombre beaucoup plus élevé que le quota normal.

Le P. Truong Ba Cân laisse entendre que les prêtres élus députés en 1997 pour la dixième législature n’ont guère eu de poids sur les débats de l’Assemblée. Il les passe rapidement en revue à l’exception du P. Phan Khac Tu, prêtre de Saigon et représentant à l’Assemblée nationale depuis trois législatures. Le P. Joseph Vuong Dinh Ai, président du Comité d’union du catholicisme, appartient au diocèse de Vinh et fait partie de la première génération de prêtres qui se sont engagés dans les mouvements patriotiques au Nord-Vietnam. Il est aujourd’hui trop âgé avec ses 92 ans. Il avait 86 ans lorsqu’il a été élu député et déjà à l’époque était le doyen d’âge de l’assemblée. Le P. Vincent Nguyên Duc Hiêp, du diocèse de Bui Chu, lui aussi d’un certain âge, est grandement handicapé par une grave maladie cardiaque l’obligeant à se reposer. Un troisième député, le P. Antoine Vu Duc Tu, prêtre du diocèse de Thanh Hoa, appartient, lui, à une toute autre génération puisque, lors de son élection en 1997, il n’avait que 35 ans. Il avait été ordonné prêtre peu avant, en 1994. Malheureusement, remarque le P. Cân, il n’est plus au Vietnam et a été envoyé à Rome par son diocèse pour y poursuivre des études.

Leur vieillesse, leur santé délabrée ou leur absence du pays empêchent les prêtres députés de remplir leurs fonctions correctement, se désole le directeur de l’hebdomadaire catholique de Saigon. Ils ne peuvent se déplacer pour étudier sur place la situation et écouter les doléances et les aspirations des catholiques, et par suite en rendre compte à l’Assemblée et aux autorités compétentes. Il faut souhaiter, conclut le P. Cân, que des prêtres en bonne santé et relativement libres de leur temps soient envoyés à l’Assemblée où ils pourront défendre efficacement les intérêts des catholiques.