Eglises d'Asie – Népal
Amnesty International : le Népal est pris dans une spirale de violences dont la population est la première victime
Publié le 18/03/2010
Sous la pression des critiques accumulées depuis la reconduction de l’état d’urgence du 21 février, le gouvernement a, le 4 avril, annoncé un certain assouplissement des mesures d’exception en vigueur. Les journalistes pourront désormais publier ou diffuser librement des nouvelles issues de sources indépendantes, à l’exception de celles qui ont trait aux actes de terrorisme. Ils devront cependant fonder leurs articles sur les informations fournies par les ministères de la Défense ou de l’Intérieur. Les réunions publiques des partis politiques ont été autorisées mais être au préalable autorisées par les autorités locales.
Ce même 4 avril, un projet de loi intitulé Pour la prévention du terrorisme et des activités malveillantes et présenté par le ministre de la Sécurité intérieure, Chiranjivi Wagle, a été adopté par le Parlement. Il renforce la loi antérieure et spécifie qu’un crime de terrorisme est passible d’une peine de prison à vie et la possession d’armes à feu non autorisées et d’explosifs d’une peine de dix ans d’emprisonnement : « Quiconque est impliqué dans des actions terroristes ou quiconque est reconnu avoir soutenu ce type d’action ayant entraîné la perte de vies humaines est passible d’une peine de prison à vie ».
Amnesty International, dans son communiqué du 4 avril, tout en reconnaissant les difficultés auxquelles se heurte le gouvernement, demande que, dans leur stratégie antiterroriste, les autorités népalaises sauvegardent l’exercice des droits fondamentaux de la population : éducation, développement économique et protection des vies et des biens. « Le cycle de la violence ne sera brisé que lorsque le gouvernement prendra des mesures sérieuses pour enquêter à propos des violations des droits de l’homme et pour en punir les responsables Reprochant à la communauté internationale son apathie face aux événements du Népal, Amnesty International met en garde contre une possible escalade de violence dans la région.