Eglises d'Asie

Célèbes : les catholiques de Poso, sans église et sans prêtre, ont célébré les offices de la Semaine Sainte et la fête de Pâques dans la demeure d’un particulier

Publié le 18/03/2010




Les quelques catholiques qui ont choisi de rester à Poso, dans la province de Célèbes-Centre, ont célébré les fêtes de Pâques sans église et sans prêtre mais dans la paix grâce à l’accord, signé à Malino en décembre 2001 et qui a mis fin aux affrontements entre chrétiens et musulmans (1). Leur lieu de culte, l’église Ste Thérèse, a brûlé il y a deux ans, en mai 2000, et, depuis cette date, c’est dans la maison d’un des leurs qu’ils se rassemblent une fois tous les quinze jours. Durant le conflit, qui a duré trois ans, de 1998 à 2001, 1 250 catholiques ont quitté la ville de Poso pour trouver refuge à Tentena ou à Morali. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une cinquantaine de catholiques à vivre à Poso, chef-lieu de la province, où ils vivent mal leur isolement.

Le P. Bayu Nuryantanto, curé de la paroisse St Thérèse, dit comprendre la tristesse de ses paroissiens restés à Poso et leur sentiment d’abandon mais rappelle qu’il est responsable d’une communauté de 1 500 chrétiens à Tentena, situé à 58 km. de Poso, et que son confrère, le P. Tumbelaka, de celle de Morolali avec 1 300 paroissiens. Pour les cérémonies de la Semaine Sainte, les deux prêtres se sont partagés entre Tentena et Morolali, explique encore le P. Nuryantanto, mais ont dû faire l’impasse sur Poso. Malgré les incitations du P. Tumbelaka, les catholiques rechignent à l’idée de devoir retourner à Poso : “Je leur dis pourtant souvent qu’un jour, Poso redeviendra un lieu sûr, qu’il faut y croire et que c’est un devoir pour nous de créer de vraies relations d’amitié avec des gens de tradition religieuse différente”.

Le diocèse de Manado – dont dépend Poso – n’a pas encore arrêté sa position quant à la reconstruction de l’église paroissiale de Poso. “Nous sommes confrontés à un dilemme. Faut-il reconstruire une église à Poso pour une cinquantaine de catholiques ? Toutes les activités paroissiales se font maintenant à Tentena”, explique le vicaire général du diocèse.

Plus de 2 000 civils ont été tués et des milliers de maisons, lieux de culte et écoles détruits au cours de ces affrontement déclenchés par une simple dispute entre jeunes, trois ans plus tôt (2).