Eglises d'Asie – Indonésie
Des responsables religieux chrétiens et musulmans demandent à leurs fidèles de ne pas interpréter le conflit israélo-palestinien comme étant un conflit de nature religieuse
Publié le 18/03/2010
L’Indonésie n’entretenant pas de relations diplomatiques avec Israël, les manifestations qui ont eu lieu ces jours derniers à Djakarta ont pris place devant la représentation des Nations Unies et l’ambassade des Etats-Unis, ce pays étant perçu comme le soutien le plus important de l’Etat israélien. Outre la capitale indonésienne, d’autres grandes villes du pays ont été le théâtre de manifestations qui, à chaque fois, ont rassemblé de quelques centaines à 1 500 personnes au plus, que ce soit à Java, à Sumatra ou dans l’île de Célèbes. Les manifestants, pour la plupart membres du Front des défenseurs de l’islam et du Mouvement anti-sioniste, deux organisations musulmanes extrémistes, ont reproché à Israël mais aussi aux pays européens et aux Etats-Unis de mener une guerre visant à détruire l’islam.
Pour le révérend A. A. Yewangoe, de la Communion des Eglises (protestantes) d’Indonésie, présent à la réunion du 4 avril, les Indonésiens ne doivent pas se montrer fanatiques et “assimiler Israël aux chrétiens”. D’une part, a-t-il déclaré, “de nombreuses manières, les Israéliens n’apprécient guère les chrétiens” et, d’autre part, accréditer une telle assimilation “mènerait à la ruine nos relations avec nos compatriotes de confession musulmane”. Le conflit au Moyen-Orient n’est pas un conflit religieux car les Palestiniens luttent non au nom de la religion mais au nom du droit à l’existence de leur Etat, a-t-il conclu, rejoignant en cela les déclarations du vice-président de l’Indonésie, Hamzah Haz, qui a déclaré que le gouvernement indonésien analysait le conflit israélo-palestinien non comme un conflit religieux mais comme la lutte du peuple palestinien pour obtenir la libération de ses terres, occupées par Israël.