Eglises d'Asie – Indonésie
Florès : confronté à la « concurrence » d’une dénomination protestante, l’évêque catholique de Ruteng rappelle à tous ses diocésains l’importance de la catéchèse des enfants
Publié le 18/03/2010
Dans les paroisses catholiques du diocèse, les écoles du dimanche n’ont commencé à s’organiser que l’an dernier, a expliqué le vicaire général, et il est regrettable que, faute de gens formés, toutes les paroisses n’en soient pas dotées. Selon le P. Maximus Sensi Mandaru, curé de la paroisse du Bienheureux Arnoldus, certains responsables paroissiaux sont inquiets désormais car des enfants ont commencé à les interroger sur les raisons du culte rendu à la Vierge Marie ou du respect montré devant certaines statues. Pour répondre à ces inquiétudes, le P. Nambu est allé rencontrer le Rév. Yunus Y. M. Timu, pasteur de cette Communauté de Béthanie. Il lui a demandé de ne pas chercher à influencer les fidèles des autres religions, de mauvaises réactions pouvant s’en suivre. En retour, le Rév. Yunus s’est expliqué, se déclarant soucieux du fait que son activité puisse mettre en colère les catholiques. La Communauté de Béthanie est installée à Ruteng depuis à peine un an et n’est pas encore bien introduite dans les milieux religieux, a-t-il précisé. L’école du dimanche, pour lui, est donc un moyen de se faire connaître : « Les responsables de l’Eglise catholique, par l’entremise du P. Nambu, nous ont assurés de leur soutien à condition que nos activités ne perturbent pas la bonne entente entre les croyants ». Il est vrai, a-t-il continué, que nous avons demandé à nos enfants d’inviter leurs amis à venir à l’école du dimanche et que, parmi leurs camarades de classe, ceux qui sont venus se sont avérés être catholiques. Cependant, a-t-il insisté, les cadeaux offerts n’étaient nullement destinés à attirer les enfants dans la communauté protestante : « C’était seulement pour les remercier d’être venus ». Le pasteur a également fait remarquer que la fraternité supposait des valeurs cuméniques et que les enfants devaient apprendre très jeunes à accepter leurs différences sans pour autant renoncer à leur identité. « Ce que nous faisons a pu paraître excessif parce que nous sommes récemment arrivés et pas encore reconnus », a conclu le pasteur, précisant que sa communauté ne comptait qu’une cinquantaine de membres.
D’après les statistiques publiées en 2000 par le diocèse de Ruteng, l’Eglise catholique compte 560 172 fidèles, soit 90 % de la population totale du territoire administré par Mgr E. Sangsun. Outre ces derniers, le territoire abrite 2 270 protestants appartenant à diverses dénominations, 57 746 musulmans, 372 hindous et 95 bouddhistes.