Eglises d'Asie

La Conférence des évêques catholiques des Philippines relance son service Internet

Publié le 18/03/2010




La Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP) relance son service Internet après l’échec d’une première tentative qui s’est soldée par des dettes (1). La Conférence épiscopale va remplacer “CBCP-Net” par un service “plus puissant”, a confié au début de ce mois d’avril Mgr Pedro Quitorio, responsable du programme. Sous sa nouvelle appellation “CBCP World”, le service, connecté à un système satellitaire ultra-moderne, sera lancé le 12 mai avec comme partenaire Transpacific Broadcast Group International, a encore précisé Mgr Quitorio. Le lancement devrait coïncider avec la Journée mondiale des communications, dont le mot d’ordre sera cette année, selon la volonté du pape Jean-Paul II : “Internet : un nouveau forum pour annoncer l’Evangile”.

“CBCP-Net” avait été fermé en octobre 2001, tout juste deux ans après sa mise en route. Pour son directeur, l’échec de CBCP-Net a été principalement dû aux compagnies de téléphone qui fournissaient les accès au cyberespace via les Etats-Unis. “Nous achetions une connexion au prix de 16 000 dollars américains par mois et avions trouvé, par la même occasion, un bon débouché pour dépenser notre argent”, a ironisé Mgr Quitorio, soulignant que les revenus générés par le site n’ont jamais véritablement décollés.

En 1996, les évêques, grâce à un fournisseur de services, avaient mis sur pied un site Web (www.cbcp.net) qui fournissait nouvelles et informations à quelque 80 secteurs de l’Eglise philippine. Plus tard, les services en ligne s’étoffèrent avec des sessions d’assistance-conseil jumelées à une assistance téléphonique pour les migrants philippins. D’autres innovations suivirent comme l’ouverture de cafés Internet, la vente de carte Internet prépayées et des accès au cyberespace pour des fournisseurs Internet plus petits. En 2000, la Conférence épiscopale avait également mis sur pied un programme, “X-STOP”, qui offrait aux familles la possibilité de bloquer le téléchargement de sites pornographiques, homosexuels ou violents.

“A l’époque, les techniques de l’information nous étaient inconnues et nous n’avions pas assez d’expérience”, a reconnu Mgr Quitorio. Pour le nouveau CBCP World, “nous avons travaillé, consulté et étudié de près la faisabilité du projet”, a-t-il précisé. Le service possédera son infrastructure propre. Il aura la même charte et les mêmes caractéristiques que l’ancien système avec, notamment, le programme X-STOP. “Nous vendrons des accès au réseau Internet en premier lieu aux diocèses – et une trentaine d’entre eux se sont déjà engagés auprès de nous. La phase commerciale viendra dans un deuxième temps”, a conclu Mgr Quitorio.

Consulté sur les aspects techniques et la faisabilité du projet de la Conférence épiscopale, un ingénieur en télécommunications a estimé qu’il était “un peu ringard” que les évêques cherchent à contrôler les sites présents sur leur serveur. Il n’en a pas moins loué les efforts de l’Eglise qui cherche à mieux remplir sa mission en utilisant les nouvelles technologies. Il a estimé qu’un service “fiable, disponible et convivial” pouvait être compétitif malgré les quelque 200 fournisseurs d’accès à Internet présents à Manille. Sur l’aspect technique retenu, il a conseillé de faire en sorte que les abonnés aient un accès facile au service d’assistance technique et ensuite qu’un système de substitution soit prêt à prendre le relais à tout instant car “la connexion par satellite est généralement interrompue en cas de fortes pluies”.