Eglises d'Asie – Japon
Un guide d’orientation professionnelle pour les jeunes considère que le métier de prêtre catholique est plutôt gratifiant moralement, mais économiquement peu rentable
Publié le 18/03/2010
Un des lecteurs de ce manuel, Shinichi Fukiage, 24 ans, informaticien de profession et qui se prépare à recevoir le baptême, a trouvé “intéressant” de voir le sacerdoce catholique traité à l’instar d’un métier comme un autre et décrit en une seule page. “Le manuel dit qu’à moins d’avoir commis quelque chose de terrible, un prêtre ne peut être révoqué et qu’il lui est même permis de boire de l’alcool, remarque-t-il, ironique. Ce qui semble être plus important pour le manuel que l’étude de la théologie”. Le guide donne aussi une description rapide des activités du prêtre avec un commentaire anonyme de l’un d’eux expliquant que “l’examen d’entrée au séminaire ne requiert qu’une intelligence moyenne. mais qu’un candidat doit avoir été baptisé dans le catholicisme deux ou trois ans avant de postuler son admission”.
Les 85 métiers répertoriés sont analysés sous quatre aspects différents, chacun recevant une note allant de 1 à 10. Ces cotations sont fondées sur l’appréciation personnelle de l’auteur, Yabuuchi, et les observations des rédacteurs qui ont tenté une analyse des métiers présentés. Dans la catégorie gratifiante, c’est-à-dire celle où la reconnaissance des gens pour le service rendu est assurée, la cote du prêtre est 6. Il est intéressant de noter que le mécanicien qui travaille pour la Fédération automobile du Japon récolte un 9 dans cette même catégorie, juste derrière les infirmières, les ambulanciers et les coordinateurs des transplantations d’organes. Dans la catégorie “difficulté du métier”, la prêtrise décroche la cote 7, là où celle des dresseurs de chiens d’aveugle est de 9. Dans la catégorie “discipline militaire”, le prêtre a la part belle, son métier étant est considéré comme étant un des moins difficiles à exercer : il obtient la cote 2. Pour “les perspectives d’avenir”, la prêtrise est cotée 6, les meilleures cotes allant aux professions liées aux services sociaux du fait du vieillissement accéléré de la population japonaise. Quant aux revenus, l’indice des prêtres est le moins élevé de tous. Comme il est dit qu’“être prêtre signifie suivre Jésus dans sa pauvreté, il est normal que les revenus du prêtre soient, à égalité d’âge, les plus bas. En revanche, étant donné que le prêtre occupe une chambre dans les locaux paroissiaux, il n’aura pas de souci à se faire pour son quotidien”. Comparé à celui d’un prêtre catholique, l’indice d’un moine bouddhiste est de 6 pour la gratitude, de 4 pour les difficultés du métier, de 7 pour les perspectives d’avenir et de 6 pour les revenus.