Eglises d'Asie

Dans son camp d’internement au Nord-Vietnam, le P. Nguyên Van Ly est soigneusement isolé de ses codétenus

Publié le 18/03/2010




Une troisième visite (1) rendue au P. Nguyên Van Ly par sa parenté, le 5 avril dernier, dans son camp d’internement de Nam Ha, au Nord-Vietnam, lui a permis d’être ravitaillé, d’être informé sur l’état du monde extérieur et, en même temps de fournir à ses visiteurs des nouvelles satisfaisantes de sa santé et de ses dispositions d’esprit. Cependant, selon ses visiteurs, son isolement reste total. Il ne peut, pour le moment, communiquer avec personne. Aucune des lettres que lui ont envoyées ses parents et ses amis ne lui est encore parvenue depuis le début de son internement. Seuls les colis de nourriture envoyés par la poste lui ont été remis. Des lettres qu’il a lui même écrites – en principe une lettre par mois selon le règlement du camp -, deux seulement sont arrivées à leur destinataire depuis le début de son incarcération. Sans l’écrire expressément, il a fait comprendre que cet isolement lui pèse surtout parce qu’il ne lui donne pas la possibilité de témoigner de sa foi auprès de ses codétenus. La porte de sa cellule est ouverte six fois par jour. Malgré sa demande, jusqu’ici, on ne lui a pas accordé de participer au travail collectif du camp.

On apprend par ailleurs que les deux neveux du prêtre contestataire qui avaient été arrêtés au mois de juin 2001 sont toujours incarcérés. Ils sont accusés “d’avoir rassemblé et distribué des documents pour être utilisés à l’étranger contre la République socialiste du Vietnam, en infraction à l’article 80 du Code pénal”. Mais ils n’ont jamais été condamnés n’ayant jusqu’ici jamais été traduits devant un tribunal. En attendant, la détention coûte très cher à la famille qui est obligée de payer 800 000 dôngs (environ 60 euros) par mois pour que les deux prisonniers puissent bénéficier de l’eau potable.

Une longue campagne mouvementée et menée tous azimuts par le P. Ly en faveur de la liberté religieuse au Vietnam s’était terminée le 17 mai 2001, par son arrestation. Ce jour là, 600 agents de la sûreté étaient venus l’arrêter dans le presbytère de sa paroisse de An Truyên, alors qu’il se préparait à célébrer la messe. Le vendredi 19 octobre 2001 il comparaissait à huis clos devant le tribunal de la province de Thua Thiên-Huê. A l’issue d’un procès qui a duré moins d’une demi-journée, il était condamné à 15 ans de prison fermes qui doivent être suivis de cinq années d’assignation à résidence (2). Presque aussitôt après le procès, il avait été transporté dans le camp de Nam Ha au Nord-Vietnam, où il se trouve actuellement.