Eglises d'Asie – Philippines
Mindanao : selon un prêtre catholique, les attentats commis à General Santos seraient le fait de maîtres chanteurs et non de terroristes musulmans comme le soupçonnent les autorités
Publié le 18/03/2010
Pour le prêtre catholique, l’attentat commis le 21 avril est à mettre en parallèle avec l’incendie criminel de deux autres centres commerciaux en mars dernier. Les propriétaires de ces deux centres avaient reçu des lettres de maîtres chanteurs avant que leur bien ne brûle, affirme le P. Acierto qui ajoute que, selon lui, le même groupe est responsable des explosions de ce dimanche 21 avril. Ce groupe cherche à déstabiliser l’économie locale – désormais, un seul centre commercial reste ouvert aux consommateurs à General Santos – et à discréditer les autorités philippines, tant au niveau local que national.
Selon le chef de la police à Mindanao, Bartolome Baluyot, les enquêteurs travaillent sur plusieurs pistes. Les attentats pourraient avoir été commis par un groupe s’appelant Armée fédérale du peuple indigène ou par d’autres groupes “anarchistes”, et, précise ce responsable de la police : “Nous avons reçu des renseignements sur des menaces d’attentats d’un groupe se proclamant Armée fédérale.” Par ailleurs, Bartolome Baluyot a déclaré sur les ondes de la radio nationale que des vérifications étaient en cours afin de voir si les attentats n’étaient pas liés à la récente condamnation de Fathur Rohman al-Ghozi. Ce personnage a été arrêté à Manille en janvier dernier et mis en examen pour meurtre dans l’affaire de l’attentat commis en décembre 2000 dans la capitale philippine contre un train de banlieue et qui fit 22 morts. Le 17 avril 2002, il a été condamné à une peine de prison ferme par la justice philippine après avoir plaidé coupable. Au cours de l’enquête, selon la police, il aurait avoué que son stock d’explosifs était entreposé à General Santos.
Enfin, après les attentats, un certain Abu Muslim al-Ghazi, affirmant être le chef des opérations spéciales d’Abu Sayyaf, a déclaré sur Radio Mindanao Network que les attaques menées dans la ville de General Santos visaient à prouver que son groupe constitue toujours “une force avec laquelle il faut compter”. Sur l’île de Basilan, les hommes d’Abu Sayyaf détiennent depuis près de onze mois un couple de missionnaires protestants américains et une infirmière philippine et doivent faire face aux assauts de l’armée philippine, épaulée depuis janvier dernier par des unités de l’armée américaine dont les forces se montent aujourd’hui à près de 4 000 hommes.