Eglises d'Asie – Inde
Bien qu’il ait réussi à repousser une motion de censure, le gouvernement fédéral n’en est pas moins désapprouvé sur son attitude à propos des troubles du Gujarat
Publié le 18/03/2010
Le débat sur la motion de censure avait été accompagné de la démission de Ram Vilas Paswan, ministre des Ressources minières, qui a quitté le gouvernement le 29 avril pour protester contre le refus du parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (Parti du peuple indien, BJP), de consentir à l’éviction de Narendra Modi. Dès avant le début de la discussion parlementaire, un autre ministre, Omar Abdullah, avait offert sa démission au chef de l’Etat en réaction contre l’attitude de la Conférence nationale de ne pas participer au vote. Par ailleurs, le Parti Telugu Desam, membre de la coalition au pouvoir dirigée par le BJP, avait organisé une manifestation demandant le départ du ministre-président du Gujarat.
Le fait que presque 200 membres du parlement aient voté la censure, qu’un ministre ait démissionné et qu’un autre ait présenté sa démission constitue un échec pour le gouvernement, a commenté le porte-parole de la Conférence des évêques catholiques, le P. Donald De Souza. Il a ajouté que les responsables fédéraux devraient écouter avec une extrême attention le message qui leur est lancé : “Le principal responsable de la situation catastrophique qui règne au Gujarat doit démissionner ou être évincé.” Ils devraient tenir compte de la désapprobation dont ils sont l’objet sous peine de conduire le pays vers des troubles politiques. Pour Vidya Sagar Lal, de l’Eglise (protestante) de l’Inde du Nord, le débat au Parlement a montré combien l’opinion du pays avait était sensible à ce qui est arrivé au Gujarat. Les critiques générales formulées contre le BJP pour son attitude à l’égard du ministre-président, Narendra Modi, devraient servir d’avertissement au pouvoir central.
Mamata Banerjee, un dirigeant du Congrès de Trinamur, un autre membre de la coalition au pouvoir, a déclaré qu’il était scandaleux de voir le gouvernement faire souffrir toute la nation pour maintenir à son poste un seul homme. Sonia Gandhi, dirigeante du Parti du Congrès, a demandé que soit ouverte une session de la Cour suprême pour déterminer les responsabilités dans les violences de février-mars au Gujarat. Elle préconisait aussi que soient appliquées les recommandations de la Commission nationale des droits de l’homme en vue de s’assurer du contrôle de la situation dans le Gujarat.
Lors de la discussion qui a précédé le vote de la motion de censure, le Premier ministre Vajpayee a réitéré son refus de toucher au ministre-président du Gujarat et a annoncé qu’une somme de 1,5 milliards de roupies (30,7 millions de dollars) avait été débloquée pour l’assistance aux victimes des récents troubles au Gujarat.