Eglises d'Asie

L’Eglise catholique considère comme de son devoir de protéger et défendre les droits des travailleurs indonésiens d’outre-mer

Publié le 18/03/2010




L’Eglise indonésienne doit s’efforcer de protéger et de défendre les droits des travailleurs indonésiens d’outre-mer. Tel est le message que Sœur Monica Lily Indriawati a tenu à faire passer en témoignant : “Il est fréquent que des Indonésiens travaillant à l’étranger dans l’industrie ou comme domestiques se voient traités comme des robots et quelquefois même subissent des sévices de part de leurs employeurs”. D’après cette religieuse, secrétaire de la Commission épiscopale de la pastorale des migrants et des itinérants, les évêques indonésiens sont conscients de la situation des ces travailleurs migrants. Cette religieuse, membre de la Congrégation des Filles de la charité de St Vincent de Paul, a expliqué le 18 avril dernier que la Commission avait mis sur pied un programme de formation, accompagné d’une aide spirituelle et de conseils personnalisés, pour aider les candidats au travail à l’étranger à élargir leur regard et à développer leurs chances de réussite.

La Commission, d’autre part, pour mieux protéger les travailleurs indonésiens victimes d’abus de la part de leurs employeurs, a souhaité coopérer avec son homologue de Singapour. Pour cela, a exposé Sœur Monica, le 20 mars dernier, une délégation de la Commission épiscopale indonésienne forte de huit personnes a rendu visite aux travailleurs migrants de Batam, une île indonésienne industrielle située juste au sud de Singapour, et à Singapour même pour examiner de près les conditions de vie et de travail des travailleurs indonésiens. D’après Bridget Lew, présidente de la Commission diocésaine pour la pastorale des migrants de Singapour, les délégués ont débattu des programmes de pré-départ’ pour les hommes et les femmes qui se préparent à partir pour Singapour, de leurs conditions de travail, des frais d’agences et des difficultés de la langue.

Les deux commissions ont décidé d’établir une ligne téléphonique de crise entre Singapour et Batam d’une part et Singapour et Djakarta de l’autre. La Commission singapourienne a également prévu d’envoyer à son homologue indonésienne ses brochures d’information sur les problèmes d’embauche pour les diffuser auprès des 400 agences pour l’emploi de Djakarta, a encore précisé Bridget Lew. Sœur Monica a souligné les difficultés suscitées par le manque de personnel accompagnateur, le manque de subsides pour financer les programmes de formation et l’absence de réglementations qui permettrait de défendre les droits des travailleurs. Elle reconnaît que la Commission a besoin d’être épaulée par un réseau d’ONG spécialistes des problèmes des travailleurs migrants. “En réalité, a-t-elle souligné, ce devrait être au gouvernement d’être mieux informé sur ces questions car les travailleurs partis à l’étranger représentent pour lui un apport très important de devises étrangères”.

La religieuse indonésienne a exprimé l’espoir que les diocèses indonésiens entreprendront une action suivie pour organiser des programmes de formation à l’intention des candidats au travail à l’étranger. Elle a fait remarquer que six diocèses seulement sur 35 possèdent une Commission consacrée aux travailleurs migrants et aux itinérants. Elle souhaite également que la Commission coopère avec l’Eglise catholique de Malaisie où les travailleurs indonésiens sont les plus nombreux et où la situation qui leur est faite est réputée être la plus mauvaise de toute l’Asie. Maria Pakpahan, une des membres de la délégation indonésienne, a indiqué de son côté qu’“un grand nombre” de travailleurs catholiques indonésiens se trouvaient à Sabah, en Malaisie orientale, et que l’Eglise avait besoin, là aussi, d’une instance capable de les défendre.