Eglises d'Asie

Mindanao : l’archevêque de Cotabato a très fermement condamné l’attentat qui a coûté la vie à sept personnes le 1er mai, attentat dont les motifs ne paraissent pas être politiques ou religieux

Publié le 18/03/2010




L’archevêque de Cotabato, Mgr Orlando Quevedo, qui est par ailleurs président de la Conférence des évêques catholiques des Philippines, a condamné en des termes très fermes l’attentat qui a coûté la vie à sept personnes et fait près de 130 blessés le 1er mai. Appelant les autres responsables religieux à se joindre à lui dans la dénonciation de cet acte, il a dénoncé l’attentat comme étant “une action ignoble de la plus basse espèce”, soulignant “les souffrances sans nom” causées aux familles des victimes. Dans le contexte tendu qui est celui de la région de Mindanao ces derniers temps où les attentats à la bombe ne sont pas rares (1) et les alertes encore plus fréquentes, les responsables civils et religieux de Cotabato ont eu tôt fait de soupçonner des motifs politiques ou religieux derrière cet attentat. Cependant, très rapidement, il est apparu que les auteurs de l’attentat avaient agi pour des motifs nettement plus triviaux.

Le 1er mai, une fête avait été organisée à la paroisse de Saint Joseph le Travailleur, dans le village de Notre Dame, situé dans la banlieue de la ville de Cotabato, à Mindanao. L’Eglise voulait ainsi célébrer la fête du travail et une foule composée de chrétiens et de musulmans s’était rassemblée dans un gymnase appartenant à la paroisse pour assister à un concert et à un match de basket. Selon les témoignages de la police et des organisateurs, un groupe de cinq adolescents, âgés de 14 à 17 ans, ont, à un moment de la soirée, demandé à monter sur scène pour jouer leur musique devant le public. Celui du groupe qui a fait cette demande, manifestement sous l’emprise de la boisson, a été éconduit et, à la suite du refus essuyé, a proféré des menaces avant de s’éclipser. Quelques instants plus tard, une grenade a été lancée dans la foule, tuant deux personnes sur le coup. Cinq autres personnes sont décédées dans les heures qui ont suivi leur transfert à l’hôpital et de nombreux autres spectateurs ont été blessés lors de l’évacuation du gymnase, effectuée dans la panique.

Le lendemain du drame, Mgr Quevedo a remercié le personnel médical qui a assisté les blessés et a appelé les croyants des différentes religions à prier Dieu afin que “sa miséricorde et son amour puissent briser les chaînes de la criminalité”. Sur le territoire de l’archevêché de Cotabato vivent 1,6 millions de personnes, dont 58 % sont catholiques, les 42 pour cent restants étant formés de musulmans, de chrétiens d’autres dénominations, voire de sectes, et enfin d’animistes.