Eglises d'Asie

La Caritas locale a publié un Livre blanc visant à évaluer l’action caritative menée dans le pays depuis deux décennies

Publié le 18/03/2010




Le 24 avril dernier, Caritas Coreana, le service social de la Conférence des évêques catholiques de Corée, a publié un livre blanc sur l’activité sociale de l’Eglise dans le pays. Long de 220 pages, le rapport s’attache à montrer que l’Eglise a pris en charge des tâches difficiles que ni le gouvernement ni la société civile ne pouvaient ni ne voulaient assumer et demande que les actions entreprises soient poursuivies. Toutefois, il souligne que les vastes programmes d’aide sociale ne sont plus de mise et que les réalisations plus modestes et les programmes concrets enracinés au sein des communautés locales sont ceux qui connaissent le plus de succès. Il recommande enfin que la direction en soit confiée à des laïcs expérimentés et que les services d’entraide soient encouragés au niveau paroissial.

Mgr Gabriel Chang Bong-hun, évêque de Cheongju et président de la Caritas Coreana, a expliqué que ce rapport était le premier que publiait l’Eglise catholique en Corée et qu’il était le fruit d’une initiative prise lors du grand jubilé de l’an 2000. Il a précisé que ce Livre blanc avait été rédigé dans le but d’étudier et d’évaluer les activités sociales de l’Eglise mises en place ces dernières années et d’explorer les possibilités futures.

D’après ce rapport, le nombre des institutions caritatives catholiques est passé dans le pays de 257 en 1986 à 615 en 2001. Parmi elles, 268 sont dirigées par des congrégations religieuses, 189 par la Caritas Coreana, 76 par des laïcs à titre individuel, 31 par des paroisses et 12 par d’autres membres du clergé. Le Livre blanc loue les congrégations religieuses pour leur important apport dans le champ du service social et rappelle que beaucoup d’institutions au service des orphelins, des démunis et des vieillards ont été mises sur pied en premier lieu par des congrégations étrangères. Au total, 165 institutions caritatives sont au service des handicapés, 154 au service des enfants et des jeunes et 109 aux services des personnes âgées.

Quant aux services d’entraide des paroisses, il s’agit surtout d’aides d’urgence ponctuelles au service des plus démunis et des malades isolés. Le rapport note cependant que quelques paroisses ne possèdent pas encore de personnes qualifiées ni de plan bien défini au service des personnes en difficulté. Il fait aussi remarquer que souvent ce ne sont pas des laïcs spécialisés mais les prêtres de paroisse qui dirigent le service d’entraide, une tâche qui souvent s’avère difficile pour eux. Ce travail d’entraide dans les paroisses devrait être suffisamment souple pour répondre aux urgences les plus variées et travailler avec d’autres institutions similaires au bien commun de la communauté locale.

L’Eglise en Corée a bénéficié d’aides extérieures jusqu’au milieu des années 1980. Puis, en 1992, sur une décision de la Conférence des évêques, Caritas Coreana a lancé pour la première fois un programme d’aide en direction de l’étranger. Toujours d’après le Livre blanc, depuis 1993, la Caritas coréenne a, chaque année, envoyé une moyenne de 800 000 dollars américains en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Ce rapport se termine en rappelant l’importance qu’il y a à mener une réflexion théologique et spirituelle approfondie, moteur essentiel du travail caritatif de l’Eglise.