Eglises d'Asie

Plus du quart de la population du nouvel Etat a assisté à la messe célébrée la veille de l’avènement officiel de l’indépendance du Timor-Oriental

Publié le 18/03/2010




200 000 personnes, soit plus du quart de la population du nouvel Etat, se sont rassemblées le 19 mai dernier, dimanche de Pentecôte, à Tasi Tolu, site où les cérémonies marquant l’avènement officiel de l’indépendance de la République démocratique de Timor-Oriental ont pris place dans la nuit du 19 au 20 mai 2002. Devant la foule réunie, là même où le pape Jean-Paul II avait célébré la messe lors de la visite dans le territoire en 1989, Mgr Carlos Belo, administrateur apostolique de Dili, a lu la lettre de félicitations envoyée par le pape pour l’occasion. La messe célébrée à 18 heures ce soir-là était prési-dée par Mgr Renato Martino, délégué personnel du Saint-Père et représentant permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU, et concélébrée, outre Mgr Belo, de Dili, et Mgr Do Nascimento, de Bau-cau, par plusieurs cardinaux et évêques venus du monde entier, dont le cardinal-archevêque de Djakar-ta, Mgr Julius Darmaatmadja, et le nonce apostolique en Indonésie, Mgr Renzo Fratini. Le lendemain, lundi 20 mai, le Saint-Siège et le Timor-Oriental ont officiellement établi des relations diplomatiques.

Pour le P. Fransisco Maria Fernandes, présent parmi les prêtres concélébrant cette messe, ce jour-là a représenté « une victoire de la foi ». Expulsé du territoire par les autorités indonésiennes dès 1975, il a été le premier Timorais de l’Est à être chassé de son pays et a vécu 27 ans en exil. « Les gens nous disaient que nous nous battions pour une cause perdue, mais j’ai cru en Dieu », a-t-il déclaré au sujet de son engagement en faveur de l’indépendance du Timor-Oriental.

A l’issue de la messe, Jose Ramos Horta, désormais ministre des Affaires étrangères du nouvel Etat, a introduit la soirée marquant l’avènement officiel de l’indépendance. Des formations musicales et des danseurs est-timorais se sont produits sur scène, puis des films relatifs à la lutte pour l’indépendance ont été projetés. Ensuite, à minuit, devant un parterre de personnalités venus des pays voisins et du monde entier, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a remis symboliquement la souveraineté du Timor-Oriental entre les mains de Xanana’ Gusmao, le président du nouvel Etat, et de Fransisco Guterres, le président du parlement de la République démocratique de Timor-Oriental. A l’adresse de la population du 192e Etat de la planète, Kofi Annan a déclaré : « Je te salue, peuple du Timor-Oriental, pour le courage et la persévérance dont tu as fait preuve. »