Eglises d'Asie

L’archevêque de Singapour demande aux médecins de préserver le caractère sacré de la vie

Publié le 18/03/2010




L’archevêque de Singapour a demandé aux médecins catholiques de protéger la vie, à l’heure où les avancées des bio-technologies menacent le caractère sacré de la vie (1). « Il nous faut rester fermes sur ce sujet, même si nous ne sommes que des voix qui crient dans le désert. La vie doit être protégée dès l’instant de la conception », a déclaré Mgr Nicholas Chia au cours d’une conférence prononcée à l’occasion du 50e anniversaire de la Guilde des médecins catholiques de Singapour. « Dieu a remis entre vos mains la vie et la santé des patients. Ayez un profond respect pour la vie », a-t-il ajouté, s’adressant aux 300 médecins réunis le 19 mai dernier. « Le Christ continue par votre intermédiaire son ministère de guérison. Abordez les problèmes de la santé et de la vie avec un grand respect et laissez-vous guider par le magistère de l’Eglise quand il s’agit d’éthique ».

Au sujet des recherches sur les cellules souches de l’embryon, les médecins catholiques « doivent être clairs sur la question. Une fin bonne ne peut jamais être obtenue par des moyens mauvais. Nous ne pouvons pas détruire la vie des uns pour apporter un bien aux autres », a expliqué l’archevêque. A propos de la fécondation in vitro où, là aussi, le caractère sacré de la vie n’est pas respecté, il a déclaré : « L’objectif est de faire venir au monde un enfant mais on ne dit rien des embryons fécondés détruits ou qui servent à des expérimentations en laboratoire». Mgr Chia a également abordé le problème de l’avortement, légal à Singapour, et de l’euthanasie : « La vie commence dès la conception et doit être sauvegardée et protégée. En la matière, l’avortement est moralement mauvais et ne peut être justifié. Il détruit la vie ». Dans le cas d’une longue maladie, tant qu’il y a une possibilité de guérison, on doit user de tous les moyens pour y parvenir, a-t-il dit. Il a aussi rappelé que disposer de la vie était une prérogative divine : « Dans une euthanasie active, le médecin provoque la mort du patient alors que, quand la mort est inévitable, avec l’arrêt des moyens artificiels de prolonger la vie, le patient meurt naturellement de sa pathologie ou de ses blessures ». L’archevêque a enfin abordé le problème de la congélation des embryons et du recours aux mères porteuses, en citant le cas de cette mère porteuse dont l’embryon était celui de sa fille, fécondé par son gendre : « Cette femme sera-t-elle la mère ou la grand’mère de l’enfant ? », s’est-il interrogé.

Mgr Chia a rappelé aux médecins et au personnel de santé qu’ils étaient appelés à sauver la vie : « Une profession noble. Non pas seulement un métier, mais un service, celui de la vie et de la santé ». L’œuvre divine du salut est confiée au ministère du prêtre qui veille aux besoins spirituels des laïcs, a-t-il encore expliqué. Pour la santé physique, Dieu demande aux médecins, aux infirmières et à tout le personnel de santé d’être ses intermédiaires. Mgr Chia a conclu son discours en appelant l’aide du Seigneur pour qu’Il soutienne les médecins dans leur combat pour promouvoir le caractère sacré de la vie et aide tous ceux qui « se doivent de respecter la vie, spécialement les autorités ».

La guilde a été créée en 1952 afin de donner au personnel de santé un espace où communiquer, grandir dans la foi et pratiquer la médecine en chrétien. Elle se préoccupe également de l’éthique médicale, à la lumière de l’enseignement de l’Eglise. Avant la légalisation de l’avortement à Singapour, elle avait présenté une étude expliquant pourquoi l’avortement ne devait pas être légalisé. L’an dernier, la guilde a mis sur pied un Comité de bioéthique avec l’aide de théologiens et a présenté au gouvernement une étude concluant à l’immoralité d’une recherche conduite à partir des embryons humains. Elle a suggéré que ces recherches soient conduites à partir de cellules souches adultes et de cellules du cordon ombilical.