Eglises d'Asie

L’Eglise catholique débat des mesures pastorales à prendre pour s’adapter au passage prochain à la semaine de travail de cinq jours

Publié le 18/03/2010




Pour préparer l’arrivée de la semaine de travail de cinq jours, les responsables de l’Eglise catholique se sont consultés pour mieux cerner les problèmes pastoraux qui vont découler de cette mesure. Le 13 mai dernier, en effet, des représentants du gouvernement et de l’industrie ont repris leurs discussions sur l’introduction d’une semaine de travail de cinq jours qui réduirait la durée légale de la semaine de travail à 40 heures au lieu de 44 heures actuellement, mettant ainsi fin à la demi-journée de travail du samedi. En mars dernier (1), la Conférence des évêques catholiques de Corée avait exprimé sa crainte de voir les week-ends, désormais longs de deux jours, mis à profit par les catholiques pour voyager davantage et réduire d’autant la traditionnelle pratique dominicale. Elle avait appelé les catholiques à proposer des solutions à ce problème “urgent”.

Répondant à cet appel, les prêtres du diocèse de Wonju, une région touristique réputée, ont ébauché un plan pastoral pour leur diocèse. Ils ont proposé de rénover onze anciens oratoires de mission, proches des lieux touristiques, et d’en construire de nouveaux. Ils suggèrent que soient aménagés des lieux de prière sur les ères de repos le long des autoroutes à l’usage des touristes catholiques. Plans, panneaux et guides touristiques indiqueraient leur emplacement. Le 23 avril, les prêtres de l’archidiocèse de Kwangju ont, eux aussi, abordé la question de cette semaine de cinq jours au cours de leur rencontre annuelle. Comme les prêtres de Wonju, ils ont recommandé la rénovation des anciens oratoires de mission.

Certains prêtres, cependant, ont insisté sur la nécessité pour les laïcs de bien saisir l’importance du dimanche, plutôt que de recourir à des succédanés du genre “pastorale du tourisme”. Dans le diocèse d’Inchon, John Hong Ki-sug, responsable laïque d’une paroisse, a dit son souci de voir diminuer la fréquentation aux offices : “Il nous faut rendre nos offices plus attrayants”. Gabriel Kim Heung-soo, employé d’une paroisse d’Inchon, a estimé quant à lui ne pas pouvoir imaginer la semaine de cinq jours être appliquée dans son propre bureau, par manque de personnel et pénurie financière : “Au bureau, on ne peut déjà même pas se permettre d’être malade.”

Le P. Robert Cha Dong-yeob, directeur de l’Institut de pastorale du diocèse d’Inchon, a déclaré que le “premier problème” pour l’Eglise était de “prendre mieux conscience de l’importance du Jour du Seigneur”. Interrogé sur la “pastorale du tourisme”, il a répondu n’être pas opposé à cette idée “mais il faut garder à l’esprit l’importance de la messe du dimanche, fondement de notre vie de foi”, a-t-il ajouté. Au sujet de la rénovation des oratoires de mission, Augustine Park Hyun-joon, directeur de l’Institut théologique Woori, a déclaré quant à lui : “On ne peut pas dire que notre foi ne peut se développer que dans une église. Il nous faut comprendre que le foyer et le lieu de travail sont autant de lieux saints où se déroule notre vie active.”