Eglises d'Asie

Les Eglises chrétiennes en Inde se réjouissent des résultats d’une enquête d’opinion au Cachemire menée par un institut de sondage britannique

Publié le 18/03/2010




Les diverses Eglises chrétiennes représentées dans le Forum chrétien uni (UCF) ont accueilli avec beaucoup d’intérêt les très étonnants résultats d’une enquête-sondage menée dans la population du Cachemire par Mori International (Market & Opinion Research International), un institut de sondage bien connu au Royaume-Uni comme dans le monde. L’UCF actuellement présidé par l’archevêque de Delhi, Mgr Vincent M. Concessao, regroupant en son sein la Conférence épiscopale indienne, le Conseil national des Eglises et l’Alliance évangélique de l’Inde, s’est ainsi exprimé le 1er juin dans une conférence de presse : “Nous accueillons chaleureusement les résultats de l’enquête… et leur donnons notre accord. Ils font voler en éclats les déclarations du Pakistan alléguant que la population cachemiri veut être indépendante de l’Inde, condamnent les mensonges répandus par les terroristes et ouvrent une nouvelle perspective sur l’ensemble des problèmes.” (1)

L’enquête de l’institut britannique s’est déroulée du 20 au 28 avril 2002 juste avant l’escalade du conflit qui a conduit à la situation actuelle. Les interviews ont été conduites à Jammu et dans la campagne environnante, à Srinagar et aux environs, ainsi qu’à Leh. Les résultats détaillés de l’enquête ont été publiés dès le 31 mai sur le site de l’institut de sondage (2). Deux conclusions principales se dégagent de l’ensemble des réponses données aux questions du sondage. Une vaste majorité des Cachemiri sont opposés à l’entrée en guerre du Pakistan et de l’Inde pour régler durablement la situation au Cachemire. Ils pensent au contraire que des élections démocratiques, l’arrêt des violences et le développement économique sont les seuls moyens efficaces de ramener la paix dans la région. En second lieu, les habitants de la région croient que l’identité culturelle unique de la région pourrait être préservée par une solution à long terme, mais dans une grande majorité, ils n’apportent aucun soutien à la division de l’Etat de Jammu et Cachemire sur la base de la religion ou des groupes ethniques. 92 % des Cachemiris s’opposent à la division de l’Etat tandis que 61 % d’entre eux croient que du point de vue politique et économique, il est préférable qu’ils restent des citoyens indiens.

Un certain nombre d’autres résultats sont venus conforter les vues de l’Inde sur cette partie de son territoire. Une majorité d’habitants de la région (65 %) sont hostiles à la présence sur place de militants étrangers au Jammu et au Cachemire et considèrent que celle-ci porte tort à la cause du Cachemire, la plupart des autres n’ayant pas d’opinion précise sur la question. En outre les deux tiers de la population de l’Etat tiennent l’engagement du Pakistan dans la région au cours des dix dernières années comme néfaste. Seulement 15 % considèrent comme positive l’intervention de la nation rivale de l’Inde dans les affaires du Cachemire.

Les résultats du sondage font apparaître une très large unanimité sur les véritables moyens de parvenir à la paix. 93 % considèrent le développement économique avec l’augmentation des emplois et la réduction de la pauvreté comme un des moyens les plus sûrs d’établir la paix. La paix passe par la tenue d’élections libres et honnêtes pour 86 %, par des consultations directes entre les deux gouvernements indien et pakistanais pour 87 %, par l’arrêt des infiltrations de militants à travers la ligne de contrôle pour 88 %.

Cependant, il existe un certain nombre de questions pour lesquelles il n’existe pas d’unanimité dans la population de l’Etat, qui est divisée en fonction des régions habitées. C’est ainsi qu’une majorité des habitants de Srinagar et de Leh demandent davantage d’autonomie pour le Cachemire alors qu’une majorité s’y oppose dans la région de Jammu. C’est également le cas pour le jugement porté par la population sur le rôle et le comportement des forces de sécurité indiennes. Sur ce sujet, les habitants de Srinagar et Leh, d’un côté et ceux de Jammu de l’autre sont en totale opposition.