Eglises d'Asie

Les étudiants taiwanais partent de plus en plus nombreux étudier en Chine continentale, y compris dans le domaine des sciences sociales et religieuses

Publié le 18/03/2010




Malgré les tensions qui périodiquement font la une’ de l’actualité entre les deux rives du détroit de Formose, les étudiants taiwanais vont en nombre de plus en plus grand poursuivre leurs études supérieures en Chine continentale. Suivre un troisième cycle en Chine continentale est devenu très à la mode à Taiwan, surtout parmi les étudiants en médecine et en affaires commerciales. Espérant profiter du remarquable développement économique de la Chine, certains choisissent même de s’installer dans les très prospères régions côtières. Les étudiants en sciences religieuses eux-mêmes sont tentés à leur tour et beaucoup veulent s’inscrire dans les meilleures universités de Pékin.

Selon Wang Xiaochao, directeur du Centre d’études morales et religieuses de l’importante université Qinghua de Pékin, « cela ne nous surprend pas de voir des étudiants taiwanais vouloir étudier ici. Après toutes ces années de développement, les études religieuses en Chine sont devenues une partie importante des sciences humaines ». Il a souligné qu’un certain nombre d’étudiants venus de Taiwan avaient déjà commencé leur troisième cycle d’études religieuses à l’université de Pékin. « Accueillir des professeurs associés et des chercheurs venus du monde entier est sûrement la meilleure des orientations (pour l’université Qinghua) », a-t-il encore déclaré.

Malgré un tri rigoureux, des tests très sévères et des procédures administratives compliquées imposées par les gouvernements de Pékin et de Taipei, un nombre toujours plus grand d’étudiants opte pour des études en Chine continentale plutôt que pour un cursus en Occident, comme cela était encore massivement le cas il y a quelques années. Beaucoup sont attirés par des frais de scolarité comparativement moins élevés, l’usage du mandarin dans l’enseignement et un arrière-plan culturel équivalent. Avec un taux de chômage autour de 5 %, un taux élevé pour l’île, les étudiants espèrent pouvoir rentabiliser leurs diplômes décrochés en Chine continentale tout en augmentant les échanges commerciaux entre les deux rives du détroit.

A propos des études religieuses, Hsiao-li, étudiante dans ce domaine, a déclaré qu’elle poursuivait son troisième cycle en Chine continentale parce qu’il y avait « trop de contraintes » à Taiwan et que « le champ des recherches y était trop étroit ». L’ouverture de la Chine, en effet, n’a pas seulement apporté un formidable changement dans la sphère économique mais aussi dans les études universitaires, spécialement dans les sciences humaines, la littérature et les sciences religieuses, a expliqué Hsiao-li. Dans cette optique, les diplômés de troisième cycle des grandes universités de Chine continentale sont plus appréciés que les diplômés des universités taiwanaises. Un laïc catholique de Kaohsiung, au sud de Taiwan, a témoigné pour sa part qu’un de ses amis, un ingénieur diplômé, était parti s’installer à Shanghai pour y étudier la médecine chinoise traditionnelle. Dans son édition du 25 février dernier, le Wen Wei Po, quotidien pro-pékinois de Hongkong, a cité un étudiant en médecine de Taiwan qui soulignait que, si quatre ans auparavant, il n’y avait que trois Taiwanais à étudier la médecine chinoise traditionnelle à l’université de Pékin, ils étaient une cinquantaine cette année.

Les autorités responsables de l’éducation, tant à Pékin qu’à Taiwan, estiment à 12 000 le nombre des Taiwanais partis étudier en Chine continentale.