Eglises d'Asie – Indonésie
Moluques : selon le gouverneur de la province, la situation s’est nettement améliorée ces dernières semaines dans l’archipel mais demeure très fragile
Publié le 18/03/2010
Selon lui, le fait que de très nombreuses armes à feu circulent encore malgré l’engagement des parties en présence, aux termes des accords de Malino, de déposer leurs armes est un facteur d’instabilité. Le gouverneur a souligné que les violences pouvaient certes venir des groupes extérieurs aux Moluques, allusion sans doute aux agissements du groupe d’extrémistes musulmans des Laskar Jihad, mais également des Moluquois eux-mêmes qui ont pris l’habitude de régler leurs différends à coups de grenade ou en utilisant des armes à feu. Les conflits entre villages, a-t-il souligné, ne sont pas inhabituels mais les armes utilisées rendent les heurts très meurtriers. Les sentiments de revanche sont très présents dans les esprits, a-t-il encore ajouté.
Par ailleurs, après avoir été longuement attendue, la commission d’enquête, prévue par les accords de Malino, dont la tâche est de soumettre des « recommandations » au gouvernement indonésien en vue de ramener la paix aux Moluques, est finalement arrivée aux Moluques le 10 juillet. Forte de quatorze personnes, la commission est composée de fonctionnaires, de personnalités religieuses et de représentants des défenseurs des droits de l’homme. Elle est présidée par I Wayan Karya, adjoint au ministre en charge des Affaires politiques et de sécurité, lui-même secondé par Bambang W. Suharto, de la Commission nationale des droits de l’homme. Avant même qu’elle ait pu se mettre au travail, la commission a été très critiquée. Selon le quotidien de Djakarta, Republika, en date du 28 juin, Mohammad Attamimi, responsable musulman amboinais, doute de la réelle indépendance de la commission tandis que John Ruhulessin, responsable d’une organisation de jeunes chrétiens protestants à Amboine, estime que la commission ne sera pas neutre dans ses enquêtes. Quoi qu’il en soit, le responsable de la police à Amboine a déclaré que ses hommes étaient garants de la sécurité des membres de la commission. Il a demandé que chacun, aux Moluques, coopère avec la commission et réponde en vérité à toutes ses questions.