Eglises d'Asie

Selon un responsable de l’Eglise catholique, pour que s’instaure une paix durable, la réunification de la péninsule coréenne ne peut être que pacifique

Publié le 18/03/2010




Selon un responsable de l’Eglise sud-coréenne, une réunification pacifique de la péninsule coréenne est la seule issue possible et devra se réaliser à travers un dialogue fait de “beaucoup de tolérance et de compromis”. C’est ce qu’a déclaré Mgr Peter Wang Woo-il, évêque auxiliaire de Séoul dans un communiqué publié le 23 juin à l’occasion du Dimanche de prière pour la réconciliation et l’unité du peuple coréen (1). Mgr Wang, président de la Commission épiscopale pour la réconciliation du peuple coréen, a souligné également que prières et actions en faveur de l’unité ne devaient pas cesser. En Corée du Sud, le dimanche qui précède le 25 juin est une journée annuelle de prière pour ne pas oublier ce 25 juin 1950, jour du déclenchement de la guerre de Corée.

Le 29 juin, une semaine à peine après la publication du communiqué signé de Mgr Wang, un navire de la marine de guerre nord-coréenne attaquait, semble-t-il par surprise, et coulait une vedette sud-coréenne en Mer jaune. L’incident faisait cinq morts et plusieurs blessés. La vedette attaquée assurait la protection de la flottille des bateaux de pêche opérant dans les eaux situées entre les îles sud-coréennes et la province nord-coréenne de Hwanghae Nam-do. En réaction, le président Kim Dae-jung déclarait devant les médias qu’il voulait la paix, certes, mais n’en avertissait pas moins la Corée du Nord que le Sud avait assez de puissance de feu pour répondre aux provocations.

Dans son communiqué, Mgr Wang écrivait : “Nous devons nous souvenir de la Corée du Nord non seulement un jour dans l’année mais à chaque repas et à chaque Eucharistie”. Il soulignait que l’aide de la Corée du Sud à la Corée du Nord durant ces sept dernières années avait certainement joué un rôle important pour aider le Nord à considérer le Sud de façon “plus amicale” (2Depuis 1995, en effet, l’Eglise sud-coréenne envoie au Nord de la nourriture, du matériel agricole et des médicaments. Commentant les témoignages des Nord-Coréens réfugiés en Chine et en Russie, Mgr Wang a rapporté que, sans parler de leur peur, “ils vivaient comme des esclaves” à cause de “l’illégalité de leur situation”. “Nous ne devons pas oublier leur tragédie”, a-t-il souligné, citant les cas récents des Nord-Coréens qui ont réussi à rejoindre le Sud en cherchant refuge dans les ambassades ou consulats étrangers en République populaire de Chine.

L’évêque, pour terminer, a rappelé que la “réunification intérieur du peuple coréen” était bien plus importante que celle “extérieure et structurelle” des deux gouvernements. Il a cité ainsi l’Allemagne “réunifiée” où, a-t-il dit, les Allemands de l’ex-RFA et ceux de l’ex-RDA ne sont pas parvenus à témoigner suffisamment de respect les uns envers les autres.