Eglises d'Asie – Indonésie
Célèbes : l’évêque catholique de Manado dénonce le regain de violence dont la région de Poso a été récemment le théâtre
Publié le 18/03/2010
Dès le 15 juillet dernier, Mgr Suwatan et plusieurs autres responsables religieux avaient publié un appel “Arrêter la terreur à Poso” en réaction à l’explosion d’une bombe qui avait tué une femme et blessé plusieurs autres personnes. Le 5 août, à Matako, village peuplé de chrétiens et situé à une trentaine de kilomètres de Poso, une nouvelle bombe a explosé. Trois jours plus tard, l’attaque d’un bus à Poso a causé la mort d’un touriste italien et blessé trois Indonésiens. Le 13 août enfin, l’attaque de trois villages chrétiens a fait six morts et réduit en cendres deux temples protestants et plusieurs dizaines d’habitations.
Pour le P. Rony Marcelino Singal, prêtre catholique de Tentena, des combattants musulmans de la guerre sainte (djihad) sont responsables de l’attaque du village de Matako. Le prêtre souligne aussi que ce regain de violence coïncide avec l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée consultative du peuple (MPR) à Djakarta. Selon Noldy Tako, du Centre de crise chrétien de Poso, une organisation rattachée aux Eglises protestantes, il s’agit là de “terrorisme Les musulmans ne seraient pas impliqués en tant que tels dans ces violences mais “il existe des personnes qui sont en train de tenter de déstabiliser, encore une fois, la situation déjà difficile qui est celle de Poso”, a-t-il ajouté, soulignant le rôle tenu par une partie des forces de l’ordre qu’il accuse de se livrer à des actes d’intimidation contre les populations locales.
Les 11 et 12 août derniers, les négociateurs, chrétiens et musulmans, des Accords de Malino I se sont réunis à Palu afin de trouver une issue à ce regain de tension et de ramener le calme dans la province. Vingt-trois délégués musulmans et huit chrétiens ont pris part à cette assemblée, présidée par le ministre des Affaires sociales, Yusuf Kalla, très impliqué dans la mise au point des Accords de Malino. Après trois années d’affrontements intercommunautaires qui ont fait deux mille victimes, le ministre s’est dit convaincu que “le pire de la violence [était] passé”, ajoutant toutefois que certaines factions présentaient encore un réel danger pour la stabilité de la région.