Eglises d'Asie

Enseigner un catéchisme facile à comprendre est une tâche importante pour un missionnaire

Publié le 18/03/2010




Un prêtre laotien explique qu’il lui faut simplifier les leçons du catéchisme pour que les catéchumènes, la plupart agriculteurs analphabètes, puissent assimiler l’essentiel de l’enseignement de l’Eglise. “Parfois ils comprennent, parfois non. La capacité des gens à comprendre l’essentiel de la foi dépend de la manière dont l’enseignement de l’Eglise est lié aux réalités de leur vie concrète explique le P. Bounthong Phimmaseng. Curé de la paroisse de Notre Dame de l’Assomption du village de Sala Nadeng, il est responsable d’une communauté de catholiques dispersés sur neuf villages situés sur le territoire du vicariat apostolique de Thakhek-Savannakhet, au centre du Laos. La ville de Savannakhet est ancrée sur le Mékong, à 275 km de Vientiane. Prêtre lao, le P. Bounthong Phimmaseng était à Bangkok à la mi-juillet dernier pour une récollection. Il a pu affirmer à cette occasion que, contrairement à ce qui a été dit il y a quelques années à propos de persécutions à Savannakhet, la vie dans les neuf villages dont il a la charge était tout à fait “normale”. Les gens sont libres de pratiquer leur foi, dit-il, et lui-même passe d’un village à l’autre librement.

Pour la catéchèse, le P. Phimmaseng avoue ne pas se servir du ‘Nouveau Catéchisme de l’Eglise catholique’ qu’il juge trop difficile à comprendre pour ses paroissiens. Lui et ses catéchistes préfèrent “l’ancien et tout simple” catéchisme qui, parti du premier article de la foi en Dieu, passe à la création, puis à Jésus et au salut. Les catéchistes enseignent, explique le prêtre, les Dix commandements et les principaux aspects de la foi chrétienne, comme la grâce sanctifiante et les sacrements. Tous les villages ont leurs catéchistes mais, à certaines occasions, comme la préparation à la Première communion ou à la Confirmation, il demande aux religieuses de préparer les enfants. En ce moment, le prêtre a la responsabilité d’une communauté de 565 personnes, catholiques et catéchumènes compris, dont 100 ont déjà été baptisés, soit entre 70 et 80 familles. Chaque village est distant de 12 à 13 km. et, chaque semaine, il célèbre la messe dans un village différent, à tour de rôle. Le dimanche où il n’y a pas de messe, les paroissiens se rendent à l’église prier ensemble. Aux grandes fêtes, il arrive même que certains bouddhistes se joignent à eux.

Les catéchistes préparent de leur mieux les couples au mariage mais peuvent se heurter à certains problèmes d’ordre culturel. Quand un jeune homme veut se marier, la coutume exige qu’il demande à ses parents ou à quelque personne importante de “su kho”, c’est-à-dire de présenter sa demande en mariage aux parents de celle qu’il veut épouser. Les noces suivent aussitôt après, explique le prêtre. Or, l’Eglise souhaite qu’ils se préparent à recevoir le sacrement de mariage et beaucoup ne comprennent pas qu’il leur faille attendre. Quand le mariage doit se faire entre catholique et bouddhiste, c’est encore plus difficile. L’Eglise veut que les gens sachent qu’un bouddhiste n’est pas obligé de devenir catholique quand il ou elle se marie, mais beaucoup de catholiques pensent que leur conjoint doit absolument se faire baptiser. “Nous voulons que soit sauvegardé le temps nécessaire à une préparation sacramentelle et pour les bouddhistes de bien comprendre ce que veut dire épouser un ou une catholique explique le P. Phimmaseng.

Le vicariat apostolique de Thakhek-Savannakhet compte 7 000 catholiques dont un évêque, six prêtres et plusieurs religieuses (1).