Eglises d'Asie – Philippines
La présidente Arroyo a lancé un ultimatum au groupe Abu Sayyaf, suspecté d’avoir décapité deux témoins de Jéhovah et d’en retenir quatre autres en otages
Publié le 18/03/2010
Le 20 août dernier, le groupe Abu Sayyaf, comme pour répondre aux déclarations du gouvernement philippin selon lesquelles les rebelles musulmans qui le composent étaient quasiment défaits et en fuite, a enlevé sur l’île de Jolo, au sud des Philippines, huit personnes. De confession musulmane, deux de ces huit personnes ont été immédiatement remises en liberté tandis que les six autres, deux hommes et quatre femmes, des témoins de Jéhovah originaires de la ville de Zamboanga, sur la grande île voisine de Mindanao, étaient retenus prisonniers. Deux jours plus tard, la tête de chacun des deux hommes a été retrouvée dans des sacs en plastique sur la place du marché de la ville de Patikul, principale localité du sud de l’île de Jolo. Une note indiquait : “Voilà ce qui arrive à ceux qui ne croient pas en Allah. Ceci fait partie de notre djihad (‘guerre sainte’).”
Survenant moins de trois semaines après la fin de l’exercice militaire conjoint américaino-philippin qui a vu plusieurs centaines de soldats américains épauler l’armée philippine dans sa chasse au groupe Abu Sayyaf (1), cette action d’éclat attribuée au groupe Abu Sayyaf est apparue comme un démenti à des propos récemment tenus par la présidente Arroyo. En juin et en juillet dernier, à la suite de l’annonce de la mort d’Abu Sabaya, chef présumé du groupe Abu Sayyaf, Gloria Arroyo avait annoncé que les forces du groupe rebelle avaient été substantiellement réduites.