Eglises d'Asie

L’archidiocèse de Séoul souhaite développer la structure d’accueil personnalisé mise sur pied pour venir en aide aux Nord-Coréens réfugiés en Corée du Sud

Publié le 18/03/2010




Rattaché à la Commission pour la réconciliation du peuple coréen de l’archidiocèse de Séoul, le Groupe de rencontre pour l’unité travaille depuis 1999 à l’intégration des réfugiés nord-coréens qui parviennent jusqu’en Corée du Sud. Selon Sour Sophonia Oh Hye-jung, religieuse de Notre Dame du Perpétuel Secours et coordinatrice du groupe, l’objectif principal de cette structure est d’aider les réfugiés à s’adapter sur un plan émotionnel et psychologique à leur nouvelle vie au sein de la société sud-coréenne. Le 30 juillet dernier, dans un entretien accordé à l’agence Ucanews (1), la religieuse a précisé que ces réfugiés “n’ont personne, amis ou parents, à qui se fier, auprès de qui se confier, quand bien même ils ont véritablement besoin d’une aide psychologique. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur l’établissement de relations personnelles avec eux.”

Pour l’aider dans cette tâche, Sour Oh a rassemblé autour d’elle une équipe d’une trentaine de bénévoles, principalement des étudiants ou de jeunes professionnels âgés de 20 à 40 ans. En ce moment, le groupe suit trente réfugiés nord-coréens, pour la plupart âgés de moins de 20 ans. Un des soucis de Sour Oh est également de faire comprendre aux bénévoles que l’éventuelle réunification de la péninsule n’est pas un idéal lointain et inaccessible mais commence par un long travail d’approche, “de personne à personne”. A chacun des bénévoles est confié “une sour ou un frère cadet” (‘) qu’il ou elle devra accompagner, aider dans ses rencontres, sorties, activités sportives ou éducatives.

Pour Agnès Lee Seul-ki, âgée de 31 ans et bénévole au sein du groupe, les premiers contacts avec le réfugié de 18 ans qui lui a été confié ont été difficiles tant le jeune homme “cherchait à [l’]éviter”. Il a fallu un an pour que la glace se brise et depuis, le jeune homme l’appelle quotidiennement et se mêle volontiers au groupe. Selon Natalia Ham Cheng-min, 26 ans et bénévole responsable d’une jeune fille de 12 ans, la plupart des réfugiés sont déroutés par le matérialisme qu’ils rencontrent en Corée du Sud. Yoo Cheong-song, 21 ans, est arrivé à Séoul via la Chine populaire il y a six ans, en compagnie de son père et de ses deux sours cadettes. “Au début, j’ai rejeté les propo-sitions du groupe de me venir en aide car accepter aurait blessé ma fierté. Je pensais que je pouvais m’adapter à la vie en Corée du Sud par moi-même, mais j’avais tort”, témoigne-t-il, ajoutant qu’il prépare désormais les examens d’entrée à l’université mais que son père ne parvient toujours pas à se faire à sa nouvelle vie.

Face à l’augmentation ces trois dernières années du nombre des réfugiés nord-coréens qui parviennent à gagner la Corée du Sud, Sour Sophonia Oh constate que le nombre des bénévoles est désormais insuffisant. Afin de mieux se faire connaître tant d’éventuels futurs bénévoles que des réfugiés venus du Nord, il a été décidé de lancer une campagne d’information, intitulée “Vivre ensemble avec nous”.