Eglises d'Asie

L’Eglise catholique s’efforce d’aider les centaines de milliers de travailleurs indonésiens renvoyés de Malaisie

Publié le 18/03/2010




La Conférence épiscopale est très préoccupée par la déportation massive des travailleurs indonésiens illégaux de Malaisie et prend des mesures pour aider à résoudre le problème, a déclaré, le 7 août, Sour Monica Lily Indriawati, secrétaire générale de la Commission épiscopale pour le service pastoral des migrants. “La déportation de ces travailleurs en grand nombre augmente brutalement le taux de chômage en Indonésie qui est déjà très élevé », ajoute-t-elle.

Le problème de ces travailleurs immigrés résidant illégalement en Malaisie est devenu plus aigu depuis que le gouvernement malaisien a introduit une nouvelle loi de l’immigration aggravant considérablement les peines prévues pour les étrangers travaillant illégalement dans le pays. Cette loi est devenue effective le 1er août 2002. Depuis lors, plusieurs dizaines d’Indonésiens ont été mis à l’amende et emprisonnés en Malaisie. Mais près de 500 000 travailleurs ont déjà été déportés vers l’Indonésie par divers ports et villes frontières.

La Sour Indriawati constate que le retour soudain de centaines de milliers de travailleurs a causé une certaine panique : “On ne pouvait pas faire grand-chose parce que nous ne nous attendions pas à des retours en si grand nombre. Nous nous préparions aux conséquences de la nouvelle loi malaisienne mais nous avons été pris par surprise ». L’Eglise catholique est d’autant plus attentive à la situation que nombre de catholiques font partie des travailleurs déportés de Malaisie. La plupart sont originaires de Sumatra-Nord, de Célèbes ou de Florès. La commission a décidé de travailler avec les Eglises locales des différents lieux où les travailleurs arrivent ainsi qu’avec d’autres organisations non gouvernementales parmi lesquelles l’Association médicale catholique et l’Association des femmes catholiques indonésiennes. Les efforts seront portés plus particulièrement sur la ville frontière de Nunukan, à Bornéo, et le port de Batam, dans les îles Riau.

La situation de ces travailleurs est d’autant plus dramatique que les navires de transport et les passeurs n’hésitent pas à leur demander des sommes considérables pour leurs services. A l’avenir, selon la Sour Indriawati, la Commission épiscopale des migrants essaiera de mettre en place des formations techniques pour aider ces personnes à trouver du travail, mais pour l’instant la priorité est à l’urgence humanitaire. Confrontés à de graves problèmes d’hygiène, les camps sont saturés et, déjà, au 28 août, on déplorait la mort de dix-neuf de ces réfugiés, dont cinq enfants.

Le gouvernement indonésien, de son côté, essaie aussi de parer au plus pressé après avoir essayé en vain de faire retarder la mise en application de la loi malaisienne pour pouvoir étaler dans le temps le retour des travailleurs illégaux. Ceux-ci, par ailleurs, ne sont pas toujours les bienvenus partout et plusieurs provinces côtières ont déjà annoncé qu’elles ne les recevraient pas et renverraient les navires vers leurs ports de départ. Enfin, le retour de ces travailleurs pourrait générer un certain nombre de troubles sociaux juste avant les élections générales de 2004.