Eglises d'Asie

Les principaux responsables religieux du pays demandent au gouvernement de poursuivre l’aide alimentaire à la Corée du Nord en ouvrant les greniers à riz du pays

Publié le 18/03/2010




Le 7 août dernier, sept responsables religieux du pays, représentant le bouddhisme, le catholicisme, le confucianisme, le protestantisme ainsi que trois autres religions, ont rendu publique une déclaration commune par laquelle ils demandent au gouvernement sud-coréen d’envoyer “dès que possible” les surplus en riz du pays aux Nord-Coréens souffrant d’une disette chronique. “La situation alimentaire de plus en plus grave en Corée du Nord pousse un nombre grandissant de Nord-Coréens à fuir leur pays ont-ils souligné (1).

Signée, entre autres, par le P. John Kim Jong-su, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques de Corée, du vénérable Seo Chong-dae, un des principaux responsables de l’Ordre Chogye, la plus importante organisation bouddhiste du pays, et le révérend Paek Do-ung, secrétaire général du Conseil national des Eglises (protestantes) en Corée, cette déclaration conjointe a été motivée par l’annonce, fin juillet, de l’arrêt du programme gouvernemental sud-coréen d’aide alimentaire au Nord. Cette décision avait été prise à la suite d’un accrochage naval entre les deux marines coréennes qui a fait plusieurs morts fin juin.

Tandis que la population nord-coréenne souffre de la disette, voire de la famine en certaines régions, et survit en partie grâce à l’aide alimentaire internationale, le Sud accumule les excédents en riz. Depuis 1996, les stocks ne cessent d’augmenter et le ministère de l’Agriculture a fait savoir que ces stocks, coûteux à maintenir, pourraient s’élever à 1,9 millions de tonnes en octobre prochain, à l’issue de la récolte, si rien n’est entrepris pour les faire diminuer. Selon une source proche de l’Eglise catholique, les surplus sud-coréens s’expliquent par neuf années de récoltes record et le soutien artificiel du prix du riz par le gouvernement destiné à protéger le revenu des agriculteurs. Le changement des habitudes alimentaires au Sud se traduit également par une moindre consommation de riz. Quelles que soient les explications à l’existence des surplus sud-coréens, Mgr Nicholas Cheong Jin-suk, archevêque de Séoul, a appelé les catholiques à prendre la tête du mouvement pour venir en aide aux Nord-Coréens. Dans son message du 15 août à l’occasion de l’Assomption, tout en déclarant espérer que les autorités nord-coréennes entreprendraient les réformes nécessaires pour sortir leur pays de la crise dans laquelle il est plongé, Mgr Nicholas Cheong a déclaré que “l’aide alimentaire aux Coréens du Nord doit être poursuivie tant que leur situation alimentaire ne s’est pas améliorée”.