Eglises d'Asie – Vietnam
A l’occasion de la fête nationale du 1er septembre, une trentaine de militants montagnards ont été arrêtés
Publié le 18/03/2010
La presse du pays a gardé le silence le plus complet sur cette affaire et le gouvernement central n’a publié aucun commentaire. Nguyên Van Lang, le président du Comité populaire de la province de Daklak, a démenti publiquement l’existence de manifestations et d’arrestations dans sa province au cours de ces dernières semaines. Des diplomates occidentaux, en poste à Hanoi, se sont reconnus incapables d’évaluer la gravité et l’ampleur des faits qui ont provoqué les arrestations.
C’est dans le plus grand secret que se poursuit la répression du pouvoir central sur les minorités ethniques des Hauts Plateaux en représailles des troubles qui ont eu lieu l’an dernier. Témoignant cependant de son existence l’exode d’un millier de Montagnards qui, fuyant les représailles vietnamiennes, ont rejoint en 2001 les camps de réfugiés des provinces cambodgiennes de Mondolkiri et de Rattanakiri et ont été finalement accueillis comme réfugiés aux Etats-Unis, en mai et juin derniers. D’autres traces peuvent être discernées dans le discours tenu et les mesures prises par le gouvernement (1) ou encore les procès intentés en septembre 2001 et janvier 2002, par des tribunaux de Gia Lai et de Daklak ; contre certains dirigeants de l’opposition montagnardes, les condamnant à des peines allant de trois à 12 ans de prison (2). Il existe de très nombreux témoignages venant des milieux protestants des Hauts Plateaux montrant à l’évidence que la persécution est autant religieuse que politique. Le plus complet est le rapport de Human Rights Watch, intitulé « Repression of Montagnards » (3).