Eglises d'Asie

A l’occasion de la fête nationale du 1er septembre, une trentaine de militants montagnards ont été arrêtés

Publié le 18/03/2010




Selon des informations diffusées le 7 septembre dernier par différentes agences de presse sous des versions différentes, les autorités vietnamiennes ont procédé à l’arrestation d’une trentaine de personnes appartenant une minorité ethnique de la province de Daklak, sur les Hauts Plateaux du Centre Vietnam, théâtre de troubles importants au sein des populations locales, au mois de février-mars de l’année dernière. D’après France-Presse (AFP) et Associated Press (AP), ces arrestations ont eu lieu le 31 août 2002 dans le village de Sao, district de Madrak, et ont concerné un groupe de militants mobilisés par un ancien guérillero du Front uni de libération des peuples opprimés (FULRO). Les agences, se référant pourtant à une seule source, un membre du Comité populaire du district, divergent sur les circonstances de ces arrestations. Selon l’AP, les militants arrêtés se préparaient à manifester à l’occasion du 1er septembre, jour de la fête nationale du Vietnam. L’AFP rapporte que la manifestation avait déjà eu lieu environ deux semaines avant l’arrestation. La même source, qui a demandé l’anonymat a rapporté que les forces de sécurité étaient à la recherche des organisateurs véritables du réseau de résistance.

La presse du pays a gardé le silence le plus complet sur cette affaire et le gouvernement central n’a publié aucun commentaire. Nguyên Van Lang, le président du Comité populaire de la province de Daklak, a démenti publiquement l’existence de manifestations et d’arrestations dans sa province au cours de ces dernières semaines. Des diplomates occidentaux, en poste à Hanoi, se sont reconnus incapables d’évaluer la gravité et l’ampleur des faits qui ont provoqué les arrestations.

C’est dans le plus grand secret que se poursuit la répression du pouvoir central sur les minorités ethniques des Hauts Plateaux en représailles des troubles qui ont eu lieu l’an dernier. Témoignant cependant de son existence l’exode d’un millier de Montagnards qui, fuyant les représailles vietnamiennes, ont rejoint en 2001 les camps de réfugiés des provinces cambodgiennes de Mondolkiri et de Rattanakiri et ont été finalement accueillis comme réfugiés aux Etats-Unis, en mai et juin derniers. D’autres traces peuvent être discernées dans le discours tenu et les mesures prises par le gouvernement (1) ou encore les procès intentés en septembre 2001 et janvier 2002, par des tribunaux de Gia Lai et de Daklak ; contre certains dirigeants de l’opposition montagnardes, les condamnant à des peines allant de trois à 12 ans de prison (2). Il existe de très nombreux témoignages venant des milieux protestants des Hauts Plateaux montrant à l’évidence que la persécution est autant religieuse que politique. Le plus complet est le rapport de Human Rights Watch, intitulé “Repression of Montagnards” (3).