Eglises d'Asie – Népal
Dans le centre du pays, une école catholique a été attaquée et son personnel battu par des hommes se réclamant de la guérilla maoïste
Publié le 18/03/2010
Les responsables de l’école Saint Joseph attribuent l’attaque aux rebelles maoïstes, actifs dans cette région située à 130 km. à l’ouest de Katmandou. Plusieurs tracts ont été laissés sur place par les assaillants. L’un d’eux est signé Pradeep Shah, le chef des Jeunesses maoïstes du Népal, et ordonne aux écoles de la région de rester fermées et à la population de se joindre à la lutte contre « la politique injuste en matière d’enseignement » suivie par « le gouvernement fasciste » de Katmandou. Dans la résidence des prêtres, lorsque les rebelles s’en sont pris physiquement aux personnes présentes, ils ont crié à Frère James, de nationalité indienne : « Vous, les étrangers ! Qu’avez-vous à faire ici à diriger des écoles ? et ont épargné le P. Andrew Pradhan, de nationalité népalaise, facilement indentifiable par ses traits mongoloïdes. Le P. D’Souza rappelle que ce n’est pas la première fois que les maoïstes s’en prennent à son école. La précédente attaque remonte à deux ans (1) et, depuis, à plusieurs reprises, l’établissement a été obligé de fermer ses portes, du fait des menaces lancées par les maoïstes (2).
Le 12 septembre, le P. D’Souza, accompagné de Sour Rufina, responsable de l’école pour filles Sainte Marie, située à trois kilomètres de l’école Saint Joseph, a rencontré des représentants des autorités népalaises à Gorkha. Ceux-ci ne leur ont pas donné de garantie quant à la sécurité de leurs établissements car, ont-ils expliqué, situés à une dizaine de kilomètres de la ville, ils sont trop isolés. Quant à stationner des forces de l’ordre dans l’enceinte des écoles, « cela reviendrait à les transformer en champs de bataille ». Le 15 septembre, une réunion a rassemblé une partie des parents des 600 enfants fréquentant les deux écoles. Les parents ont demandé aux maoïstes de laisser l’année scolaire se dérouler en paix. Ram Joshi, un parent d’élève, a noté que ces deux établissements donnent une éducation à des enfants qui sont pauvres et issus des basses castes qui bénéficient, pour nombre d’entre eux, de bourses complètes ou partielles. « N’est-ce pas ce que les maoïstes veulent ? s’est-il interrogé, en référence aux objectifs politiques affichés par les maoïstes.
Depuis la levée de l’état d’urgence, fin août dernier, la guérilla maoïste s’est lancée dans des attaques d’une envergure sans précédent à travers le pays, faisant des centaines de morts. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, quelque quatre mille guérilleros ont donné l’assaut à des postes de sécurité du district d’Arghankanchi, tuant au moins 65 policiers et soldats. Les rebelles, qui ont déclenché la « guerre du peuple » en 1996, ont promis de perturber le déroulement des élections parlementaires anticipées prévues pour le 13 novembre prochain.