Eglises d'Asie

Des moines bouddhistes japonais ont entrepris une marche à travers le Pakistan et l’Inde pour demander à ces deux pays de faire la paix

Publié le 18/03/2010




Depuis déjà un mois, des moines bouddhistes japonais ont entrepris une marche à travers le Pakistan et l’Inde pour demander aux gouvernants de ces deux pays de faire la paix. La guerre n’a jamais été une solution pour résoudre les problèmes, a déclaré le Vénérable Junsei Terasawa au cours d’une rencontre organisée par des membres chrétiens et musulmans de la Commission des droits de l’homme du Pakistan, à Multan, au Pakistan, le 4 septembre dernier.

Le moine japonais a demandé au Pakistan et à l’Inde de ne pas utiliser leurs ressources pour fabriquer des armes nucléaires. Les gouvernements devraient plutôt penser à l’éducation des enfants, à améliorer les soins de santé et à construire une société pacifique, a-t-il dit, alors que la tension entre les deux nations, toutes deux dotées de l’arme nucléaire, demeure très forte, en particulier depuis l’attaque en décembre dernier du parlement indien par des hommes armés, accusés par l’Inde d’avoir été soutenus par le Pakistan.

Les seize marcheurs, principalement des moines bouddhistes de l’ordre bouddhiste japonais du Nipponzan Myohoji et quelques disciples venus d’Ukraine, du Kazakhstan, du Kirghizistan et de Russie, ont commencé leur voyage à Taxila, au Pakistan, le 6 août dernier, date anniversaire de l’explosion de la première bombe atomique lancée par les Etats-Unis, à Hiroshima. Le Vénérable Terasawa a expliqué que Taxila avait été choisi comme point de départ car cette localité est une ancienne ville bouddhiste. Les marcheurs ont passé la frontière indo-pakistanaise le 12 septembre et prévoyaient de terminer leur marche à Sanchi, dans l’Etat indien du Madhya Pradesh.

Pour Rashi Rahman, de la Commissions pakistanaise des droits de l’homme, c’est “un signe important” de voir des gens de pays étrangers venir prier pour la paix alors que les gouvernements du Pakistan et de l’Inde “courent aveuglément à l’épreuve de force en brandissant la menace de la bombe atomique”. Les gouvernements des deux nations veulent montrer qu’ils ont assez de force pour combattre mais leurs peuples ne sont pas d’accord, a-t-il déclaré. Selon Ijaz Rahi, travailleur social catholique, “sur notre planète, beaucoup de gouvernements ne pensent pas à leurs peuples mais au pouvoir. Les gouvernements du Pakistan et de l’Inde ne s’inquiètent pas de la population mais seulement de dépenser beaucoup d’argent pour la défense militaire, alors qu’une énorme quantité de gens vit dans la pauvreté dans l’un et l’autre pays”.

Le Vénérable Terasawa a remercié le gouvernement pakistanais d’avoir veillé à la sécurité des marcheurs : “Nous étions à Taxila quand une chapelle chrétienne a été attaquée (1). Nous en avons été profondément ébranlés mais nous n’avons pas arrêté notre marche.” Il a aussi souligné que le sous-continent indien était une région où règne la méfiance : “Nous devons faire quelque chose pour arrêter l’escalade entre le Pakistan et l’Inde qui ne savent rien des effets d’une bombe atomique. Nous, Japonais, et spécialement les habitants de Nagasaki et d’Hiroshima, nous demandons aux peuples des deux nations d’empêcher leurs gouvernements” de fabriquer des armes nucléaires. Il a conclu en disant : “La bombe atomique signifie la destruction. C’est le symbole même du terrorisme. Nous marchons pour sauver la population de ces deux nations.”