Eglises d'Asie – Népal
Dans le centre du pays, une école catholique pour filles a été attaquée par des membres de la guérilla maoïste, moins d’un mois après une attaque similaire contre l’école de garçons voisine
Publié le 18/03/2010
Etonnée par le fait que les rebelles n’avaient rien emporté avec eux et ne s’en étaient pas pris physiquement aux religieuses, Sour Scholastica s’est demandé si les personnes qu’ils cherchaient n’étaient pas les prêtres et les séminaristes de l’école Saint Joseph. Peu avant la tombée de la nuit, en effet, selon le témoignage du gardien de l’école, des individus « à la mine sombre » étaient venus rôder aux abords des bâtiments, demandant si les « Pères » étaient là. Selon le P. Joseph Thaler, de la société des Maryknoll, qui travaille à Katmandou et vient célébrer la messe de temps à autre chez les religieuses, et de l’avis d’autres prêtres et religieuses du pays, l’attaque de l’école Sainte Marie serait une réponse des maoïstes à la réouverture de l’école Saint Joseph. Les rebelles, qui font campagne pour que les écoles ferment, n’auraient pas apprécié que les responsables de Saint Joseph rouvrent leurs portes quelques jours seulement après avoir été attaqués. Sour Mary Rufina, directrice de l’école Sainte Marie, se pose la question de la réouverture ou non de son établissement. Pour l’heure, l’école sera fermée du fait de Dashain, période de vacances dans tout le royaume népalais. Ensuite, « nous ne savons pas si nous pourrons rouvrir comme prévu, dans un peu moins d’un mois », dit-elle.
Pour Ram Joshi, dont les deux filles étudient à Sainte Marie, le courage des prêtres et des religieuses est exemplaire. Pour dispenser une éducation qui va de la maternelle au premier cycle du secondaire, personne d’autre qu’eux n’aurait osé rester après les attaques subies, affirme-t-il, ajoutant : « Eux sont engagés auprès de nous et de nos enfants. Nous nous en souviendrons toujours tout comme nous nous engageons à lutter ensemble pour que l’école reste ouverte. »