Eglises d'Asie – Corée du sud
L’Eglise catholique reproche au gouvernement un projet de loi n’interdisant pas définitivement le clonage humain
Publié le 18/03/2010
Ce projet de loi, rendu public le 23 septembre dernier par le ministre de la Santé mais que le Parlement n’a pas encore voté, devrait interdire le clonage humain et toute recherche sur le sujet ainsi que la création d’embryons et leur implantation utérine en vue d’une procréation. Le projet de loi devrait pourtant permettre des recherches limitées sur les embryons dits « surnuméraires » obtenus après un traitement contre la stérilité. Le projet prévoit également que le clonage d’embryons humains pourrait être entrepris s’il était approuvé par le président de la République après consultation du Comité national consultatif d’éthique de la vie, formé d’experts en éthique médicale et de scientifiques.
A plusieurs reprises, ces derniers temps, l’Eglise catholique avait demandé au gouvernement de défendre la dignité de la vie dans la rédaction de son projet (1). La Corée du Sud n’a pas encore de loi sur le clonage. Les deux Comités catholiques cités plus haut insistent pour que le gouvernement interdise le clonage humain en toutes circonstances : « Le projet de loi sur l’éthique de la vie devrait être rédigé en faveur d’une complète protection de la dignité et de la sauvegarde de la vie », écrivent-ils. L’embryon humain doit être protégé de tout usage commercial par la loi parce que l’embryon c’est la vie elle-même. Il ne peut donc être détruit ni par la recherche ni par des expérimentations. »
Mgr Francis Xavier Ahn Myong-ok, coadjuteur de l’évêque du diocèse de Masan et président du Comité épiscopal pour la Doctrine de la Foi (qui chapeaute le Comité épiscopal de bioéthique), a déclaré pour sa part : « Je suis déçu par ce ‘Projet (gouvernemental) sur l’Ethique de la vie’ parce qu’il ne reflète pas le point de vue de l’Eglise en matière d’éthique. » Mgr Ahn a reconnu que « le projet paraissait certes vouloir donner plus d’importance au respect de la vie humaine qu’au développement des biotechnologies » mais que, pourtant, « il laissait la porte ouverte au clonage humain ». L’Eglise, par conséquent « fera tout son possible pour que le projet soit amendé lors de son passage devant l’Assemblée nationale ».