Les catholiques d’Ouzbékistan se préparent à célébrer le centième anniversaire de l’arrivée du premier prêtre dans leur pays

Publié le 18/03/2010




L’Eglise catholique en Ouzbékistan, qui vient récemment d’être reconnue officiellement par le gouvernement, se prépare à célébrer le centenaire de l’arrivée de son premier prêtre catholique. Le P. Krzysztof Kukulka, franciscain et supérieur de la mission sui juris d’Ouzbékistan, a déclaré que cet anniversaire serait marqué par un symposium scientifique, le 19 octobre prochain, une messe solennelle et un concert le 20 octobre. Ces manifestations commémoreront le 100e anniversaire de l’arrivée du P. Justin Bonaventure Pranaitis, qui fut responsable de ce qui était alors appelé le Turkestan russe. Avant d’être envoyé dans l’actuel Ouzbékistan, ce prêtre avait été professeur à l’Académie impériale catholique de Saint-Pétersbourg, en Russie.

Des historiens et des spécialistes de l’Asie Centrale participeront au séminaire qui se tiendra dans le hall Saint Antoine de l’église, pas encore achevée de construire, du Sacré Cour de Jésus, à Tachkent. Cette église, de 44 mètres de hauteur, est dite être la plus grande église catholique d’Asie centrale. La Messe du Couronnement de Mozart, exécutée en russe avec chour et orchestre, sera au programme du concert qui sera donné après la messe. Les évêques et d’autres responsables des Eglises d’Asie centra-le, des représentants de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC), le cardinal C. Sepe, préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples, figureront parmi les invités.

En 1998, l’Eglise d’Ouzbékistan, avec celles du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de la région orientale de Sibérie, a rejoint la FABC comme membre associé. Selon le P. Kukulka, l’avenir de l’Eglise en Asie centrale se déroulera dans un contexte asiatique plutôt qu’européen car, déclare-t-il, les catholiques d’Asie centrale s’identifient davantage aux Asiatiques. Il est nécessaire pour l’Eglise d’Ouzbékistan « d’aller vers les Eglises de Hongkong, de Bangkok, de Manille et vers les autres Eglises d’Asie. Mais les responsables religieux de New Delhi, de Djakarta, du Pakistan et de la Corée doivent eux aussi venir ici pour connaître notre travail. » Le partage relève du processus de réciprocité, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il espérait que ce 100e anniversaire se traduirait par de fructueux échanges entre la FABC et les responsables des Eglises d’Asie Centrale.

On compte 3 000 catholiques en Ouzbékistan, la majorité de cette population de 24 millions étant musulmane. Il y a juste 100 ans, le P. Pranaitis avait été envoyé à Tachkent pour servir les catholiques russes ainsi que quelques milliers de catholiques polonais, allemands, français et lituaniens. Sa première messe avait été célébrée le 12 octobre 1902. Grâce à lui, la population catholique de Tachkent passa de 601 personnes en 1897 à 4 878 en 1911. La construction d’une église commença en 1912 mais fut interrompue par les soixante-dix années du régime communiste, qui prit fin en 1991 lorsque l’Ouzbékistan a proclamé son indépendance. L’église et ses locaux furent finalement consacrés en octobre 2000. Il y a encore beaucoup de choses à faire dans cette église, déclare le P. Kukulka. Le sanctuaire a besoin d’être aménagé et des installations pour les sacrements de réconciliation et de baptême sont nécessaires. Cependant, l’église est déjà devenue un centre de vie culturelle et sociale à Tachkent, ville de plus de un million d’habitants. Avec l’aide financière du Saint-Siège et d’organismes catholiques internationaux, le P. Kukulka a ouvert le premier site Internet catholique d’Ouzbékistan et en assure le service depuis les locaux de l’église. Plusieurs prêtres et frères franciscains, les Sours Missionnaires de la Charité, des prêtres diocésains polonais travaillent avec lui. L’Ouzbékistan compte cinq paroisses, officiellement enregistrées auprès des autorités, et deux d’entre elles seulement disposent d’un véritable lieu de culte : l’église de St Jean le Baptiste à Samarkand et celle du Sacré Cour à Tachkent. Pour l’heure, il n’y a pas d’école catholique.