Eglises d'Asie

Les Philippins de l’étranger se cotisent pour sauver un de leurs compatriotes condamné à la peine de mort en Arabie Saoudite

Publié le 18/03/2010




La Commission épiscopale pour la pastorale des migrants et des gens du voyage ainsi que l’Administration gouvernementale pour l’aide sociale aux travailleurs d’outre-mer ont réussi à réunir 277 000 pesos (5 250 euros) pour sauver un compatriote condamné à mort pour meurtre en Arabie Saoudite, Primo Gasmen (1). La campagne “Un peso pour Primo” est la première phase d’un projet baptisé “Tulong Mo, Buha Ko” (‘Votre aide pour ma vie’), qui réunit des fonds pour aider les 44 Philippins condamnés à mort en Arabie Saoudite.

Dans un communiqué en date du 23 septembre dernier, Mgr Ramon Arguelles, évêque aux armées et président de la Commission des migrants, a déclaré que l’ambassade des Philippines en Arabie Saoudite avait pris contact avec la famille de la victime après la condamnation à mort pour meurtre de Gasmen. La condamnation à mort en Arabie Saoudite consiste en une décapitation publique mais, selon le droit musulman, un condamné peut éviter l’exécution grâce au “diyah une réparation en cas de mort accidentelle ou de blessure qui prend le plus souvent la forme d’une somme d’argent remise à la famille de la victime. Mgr Arguelles a donc lancé une campagne en faveur de Gasmen et cherche les moyens de rassembler un diyah de 15 000 dollars US qui sera envoyé à la famille du Népalais. Celle-ci avait initialement demandé 100 000 dollars US mais, par l’intermédiaire de l’ambassade, la somme avait été considérablement réduite.

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), depuis novembre 1995, 438 Philippins ont été ou sont toujours détenus dans les prisons d’Arabie Saoudite. En décembre dernier, la Commission gouvernementale philippine des Philippins d’outre-mer chiffrait à 915 239 le nombre des Philippins travaillant dans ce pays. Au total, selon les chiffres officiels des autorités philippines, 7,8 millions de Philippins travaillent à l’étranger qui, selon les estimations généralement admises, enverraient au pays entre 8 et 10 milliards de dollars chaque année. Ce n’est pas de gaîté de cour que les Philippins s’expatrient. Selon une enquête menée en 1996 par le Centre asiatique de la migration, une ONG basée à Hongkong, auprès des Philippins de Thaïlande, d’Inde, du Sri Lanka et de Hongkong, à une majorité écrasante, ils ont répondu non seulement qu’à salaire égal ils préféraient travailler au pays mais que, s’ils pouvaient compter sur un revenu simplement décent, leur choix ne ferait aucun doute (2).