Eglises d'Asie

Répondant à la faiblesse des services sociaux, tant publics que privés, les salésiens de Mongolie élargissent leur apostolat à l’action sociale

Publié le 18/03/2010




Selon un de leurs représentants, les salésiens de Mongolie entendent élargir leur rayon d’action en aidant à combler le vide laissé par la fin du socialisme dans ce pays. Le P. Karl Oerder, procureur de la Mission salésienne, en visite à Oulan-Bator les 13-19 septembre derniers, a souligné l’importance, en particulier, d’établir une communauté salésienne dans la ville de Darhan, en plus de la communauté composée des quatre religieux d’Oulan-Bator. Le P. Oerder a déclaré, à la suite de sa visite à Darhan, qu’après avoir été « un paradis socialiste », cette ville était devenue une ville fantôme, abandonnée par près de 20 000 de ses habitants en une décennie. Les usines ont fermé, les vastes écoles et les bâtiments publics sont vides et le chômage sévit, a rapporté le prêtre venu de Bonn, en Allemagne.

Darhan, troisième ville de Mongolie, à 200 km. au nord d’Oulan-Bator, compte aujourd’hui, selon son maire, une population de 83 000 habitants. Le P. Oerder a déclaré que « les salésiens pouvaient apporter de l’aide aux habitants Il a dit avoir vu « des situations semblables dans beaucoup d’autres pays, comme en Ukraine, en Pologne, en Slovaquie, en Slovénie et en Croatie » où, a-t-il expliqué, les gens ont perdu leur identité avec la chute du communisme. Après avoir subi l’influence et reçu l’aide de l’Union soviétique pendant 70 ans, la Mongolie a tenu ses premières élections pluripartites en 1990 et commencé ses premières réformes capitalistes. Depuis lors, le pays fait face à une inflation croissante, au chômage et à la criminalité. Selon le P. Oerder, une seconde communauté salésienne dans le pays est importante parce que les missionnaires eux aussi ont besoin des uns des autres pour travailler. Il a fait remarqué que les communautés salésiennes les plus proches étaient à des milliers de kilomètres, en Russie, en Corée et au Vietnam, et qu’il est « tout à fait impossible » pour les missionnaires de Mongolie de se réunir régulièrement avec eux. Il a aussi assuré vouloir recommander à ses supérieurs d’envoyer davantage de salésiens en Mongolie (1).

Le P. Carlo Maria Savio Villegas, supérieur de la Mission salésienne de Mongolie, a confié que « le gouvernement local était déjà prêt, pour commencer, à nous donner un bâtiment (à Darham), mais nous n’avons encore personne pour l’occuper et il nous faut aussi des fonds pour le rénover ». Les salésiens projettent de commencer par la création d’un oratoire, un lieu où « les amis puissent se retrouver et passer quelques moments ensemble ».

Par ailleurs, le P. Oerder a passé deux jours au collège professionnel et technique d’Oulan-Bator : « Ce qui a été fait en moins de deux ans est un véritable prodige. Le collège fonctionne et j’ai rencontré les premiers diplômés », a-t-il témoigné. Quatre missionnaires salésiens résident au collège : un Philippin, un Slovaque, un Coréen et un Vietnamien. Le P. Oeder s’est également déclaré impressionné par la coopération entre les diverses congrégations religieuses de Mongolie. Par exemple, a-t-il confié, les Soeurs missionnaires de la Charité ont envoyé plusieurs de leurs élèves au collège salésien. En retour, les salésiens ont envoyé à la petite école des religieuses des enfants des rues pour qu’ils y apprennent à lire, à écrire et à compter avant de les inscrire au collège professionnel.