Eglises d'Asie

Maharashtra : un prêtre catholique assassiné sans doute par des voleurs

Publié le 18/03/2010




Un prêtre catholique de 54 ans, le P. Thomas Shingare, directeur d’un lycée à Aurangabad dans l’Etat de Maharashtra, a été découvert assassiné, le 18 octobre 2002, dans une maison proche de l’évêché d’Aurangabad où il résidait seul. Un jeune garçon, ne le voyant pas venir célébrer sa messe à l’Eglise Saint François de Sales, comme il le faisait chaque matin à six heures, est allé s’enquérir de lui et l’a trouvé étendu baignant dans son sang. Il portait une profonde coupure à la tête et plusieurs entailles sur le corps. Les funérailles présidées par l’évêque du lieu, auxquelles assistait une foule de 6 000 personnes, ont eu lieu dans l’après-midi du même jour.

Le meurtre a beaucoup choqué les catholiques de toute l’Inde occidentale. Selon Mgr Edwin Colaco, évêque du diocèse voisin d’Amravati et ami de la victime, c’est la première fois qu’un crime de ce type a lieu dans la région. Les autorités religieuses aussi bien que les enquêteurs de la police privilégient jusque ici la thèse d’un crime dont la motivation aurait été le vol. Le commissaire de police de la ville d’Aurangabad suspecte le gardien de l’Eglise, Karn Bahadur, d’être impliqué dans ce crime, associé peut-être à deux autres individus. Il est probable que les coupables se sont enfuis avec l’argent récupéré dans la maison du prêtre. Dans la région, chacun savait que l’école dont le prêtre était le directeur fonctionnait à merveille et l’on parlait de bénéfices importants réalisés par elle. Bahadur est pour le moment introuvable. Des policiers ont été envoyés à sa recherche à Bombay, capitale du Maharashtra, ainsi qu’au Népal qui est son lieu de naissance.

L’évêque du lieu, dans l’état actuel de l’enquête, refuse de voir derrière ce meurtre des visées anti-chrétiennes. Cependant, il a confié à l’Agence UCANews que le P. Shingare avait, dans le passé, reçu des demandes de fonds de la part de partis politiques et que les autorités civiles l’avaient contacté pour solliciter de lui des “pots-de-vin Le prêtre qui était courageux et direct, a fait remarquer son évêque, s’était fait quelques ennemis en refusant de se soumettre aux pressions exercées sur lui au moment des admissions scolaires.

Le lycée d’Aurangabad n’était pas le seul établissement scolaire géré par le P. Shingare. Il dirigeait aussi, dans la mission de Padegaon, une école spéciale pour handicapés mentaux, ainsi qu’une autre école à Lasur. “Il sera difficile de trouver un nouveau directeur d’école dans notre petit diocèse qui ne comporte que 25 prêtres a déclaré l’évêque d’Aurangabad, un diocèse qui a été fondé il y a tout juste 25 ans.