Eglises d'Asie

Représentant 123 groupes, associations et entreprises, des musulmans de Singapour ont publié un communiqué pour dire leur rejet de la violence terroriste

Publié le 18/03/2010




Selon l’édition internationale du Straits Times, datée du 12 octobre dernier, un ensemble de 123 groupes, associations et entreprises ayant en commun d’appartenir à la communauté musulmane de Singapour a publié un communiqué pour dire son rejet de la violence terroriste. Les signataires de ce texte, aussi bien des groupes de lecture du Coran que des agences de voyage spécialistes des pèlerinages à La Mecque, mettent en avant le fait que, depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et l’arrestation de membres de la Jemaah Islamiyah à Singapour, les musulmans et l’islam sont l’objet d’une attention particulière. Pour les signataires de ce texte, “le fait que des groupes terroristes utilisent le nom de l’islam rend nécessaire pour nous de prendre la parole et d’expliquer la véritable position de l’islam vis-à-vis du terrorisme”. Tant en conscience qu’en raison des implications que ce contexte crée à Singapour (1), les signataires “réitèrent [leur] rejet de tels groupes et du terrorisme”. Parmi les raisons qui fondent ce rejet de la violence terroriste, le communiqué cite, premièrement, le fait que l’islam n’autorise pas l’usage de la violence contre des innocents, hommes, femmes ou enfants, et, deuxièmement, le fait que les musulmans fidèles à leur religion doivent se montrer des citoyens loyaux vis-à-vis de leur pays de naissance et de résidence.

Affirmant que les musulmans de Singapour sont profondément attachés à devenir “une part constitutive” de la société singapourienne, qualifiée par eux de “société pluriraciale, pluriculturelle et plurireligieuse”, les signataires du texte remercient les autorités gouvernementales ainsi que les responsables des autres religions pour leur soutien. De fait, des responsables taoïstes, bouddhistes, chrétiens, hindous et sikhs de la cité-Etat ont déclaré soutenir l’initiative. L’un des initiateurs de la démarche, Syed Hassan Mohamed Alattas, responsable de la mosquée Ba’alwi, a par ailleurs déclaré que le communiqué reflétait “la diversité de la communauté musulmane” de Singapour étant donné la présence, parmi les signataires, de musulmans d’origine malaise et indienne mais aussi pakistanaise, arabe et bangladaise. L’article du Straits Times relevait toutefois que toute la communauté musulmane de la ville ne s’était pas engagée derrière ce texte, notant l’absence de groupes musulmans tels que Pergas, l’Association des professeurs et des docteurs de la religion musulmane de Singapour.