Eglises d'Asie

Recevant les deux évêques du Timor-Oriental en visite ad limina, le pape Jean-Paul II estime que le peuple est-timorais doit faire ouvre de mémoire afin d’aller de l’avant

Publié le 18/03/2010




Le 30 octobre dernier, le pape Jean-Paul II a reçu les deux évêques catholiques du Timor-Oriental, Mgr Belo et Mgr do Nascimento, respectivement administrateurs apostoliques des diocèses de Dili et de Baucau, à l’occasion de leur visite ad limina à Rome. Déclarant que le temps était désormais venu de reconstruire “une nation fraternelle et prospère”, le pape a invité les deux évêques à aider les catholiques à revenir à un rythme de vie normal et à témoigner de leur foi en encourageant la réconciliation.

Pour le pape, qui s’est exprimé en portugais, il est essentiel que l’Eglise examine comment les violences qui se sont déchaînées naguère dans l’île ont pu avoir lieu afin de pouvoir vivre une “purification identique à celle de l’Année Sainte”. Le Saint Père a souligné combien le soutien de l’Eglise auprès de son peuple dans les heures les plus sombres qu’a traversé le pays a été grand. Pour l’avenir, Jean-Paul II a dit qu’il était essentiel de présenter “de manière complète” la vérité de la foi catholique et ses répercussions dans la vie de tous les jours. Il a rappelé l’importance que l’Eglise attache à maintenir une présence dans les établissements éducatifs et les centres de recherche.

S’agissant de la vie de l’Eglise, le pape s’est félicité de l’augmentation du nombre des vocations religieuses et sacerdotales qui ouvre la voie à un renforcement du renouveau de la vie chrétienne dans l’île. Mgr Belo a précisé que le grand séminaire, fondé en 2000, comptait déjà 47 étudiants et que la création d’un troisième diocèse, dont le siège serait situé dans la partie sud du pays, était à l’étude.

Dans une interview accordée à Radio Vatican, Mgr Belo s’est déclaré heureux du niveau de démocratie et de liberté auquel est parvenu le Timor-Oriental mais il a ajouté que la reconstruction restait à faire. Le gouvernement en place doit trouver le moyen de réconcilier les Est-Timorais entre eux tout en développant l’emploi et en favorisant la croissance économique, a-t-il souligné.

Colonisé par les Portugais à partir de 1695, la moitié orientale de l’île de Timor a été annexée par l’Indonésie en 1976, un an après l’effondrement de l’empire colonial portugais. Devenu la 27ème province de l’Indonésie, le Timor-Oriental est cependant toujours demeuré rétif à la mainmise indonésienne. En octobre 1999, après un référendum sur l’indépendance et des violences meurtrières perpétrées par des milices timoraises à la solde de l’armée indonésienne, les Nations Unies ont finalement pris le contrôle de l’administration afin de préparer l’accession à l’indépendance du Timor-Oriental (1). Peuplé de 740 000 habitants, le pays est catholique à 85 %.