Eglises d'Asie – Inde
Un groupe d’évêques catholiques indiens se rend en pèlerinage au sanctuaire le plus sacré du bouddhisme à Bodh Gaya
Publié le 18/03/2010
L’évêque du diocèse de Varanasi a déclaré devant ses hôtes que les évêques ressentaient comme un grand privilège de pouvoir se rencontrer sous l’arbre où le mystère de la paix a été révélé à Bouddha. Les religions universelles comme le bouddhisme et le christianisme, a-t-il dit, doivent jouer un rôle spécial dans la promotion du dialogue interreligieux et dans la guérison libératrice de la violence et des conflits. Il a solennellement condamné les activités terroristes menées par des fanatiques religieux qui ternissent les valeurs universelles d’amour et de compassion.
Un certain nombre de moines bouddhistes de diverses obédiences s’était rassemblé autour des évêques. Ils ont tenu à s’exprimer et à mettre en valeur l’importance de la rencontre. Le vénérable Bhante Bhikhu Bodhipala, desservant du temple, a qualifié d’événement rarissime la rencontre du 22 octobre, à cause du haut niveau des personnalités venues au temple. Il a cependant rappelé que le dialogue du bouddhisme avec le clergé et la hiérarchie catholique de la région avait commencé il y a une dizaine d’années. Entre les deux religions partenaires, a-t-il fait remarquer, il existe une affinité de pensée et de sentiments. Un religieux du monastère japonais établi à Bodh Gaya, participait lui aussi à la réception. Selon lui, cette rencontre effectuée sur le lieu même de l’illumination du Bouddha devrait avoir des répercussions dans tous les pays du monde. Le vénérable Tenzin Lama, qui est chargé du temple bouddhiste tibétain de la région, un des disciples le plus proche du dalai lama, a souligné que chrétiens et bouddhistes forment l’ensemble de croyants le plus important du monde. A ce titre, ils peuvent jouer un rôle important dans l’établissement de la paix. Il s’est désolé en ces termes : “Ce monde est rempli d’enfants gémissant après le lait de la paix mais on ne leur fournit que les charbons ardents de la haine et de la vengeance” ; il a appelé les religions à transformer cet état de choses.
Auparavant, l’archevêque catholique de Patna, où se trouve le sanctuaire bouddhiste, avait situé cette réunion interreligieuse dans le cadre d’une époque caractérisée par une véritable explosion des communications qui empêche l’Eglise catholique en Inde de rester isolée des autres religions. Déjà, a-t-il rappelé, en mars 2002, lors de l’Assemblée biannuelle de la Conférence épiscopale indienne, qui s’était tenue dans le Pendjab, les évêques s’étaient rendus en pèlerinage au “Temple d’or le lieu le plus sacré du sikhisme. La signification profonde de la démarche épiscopale a été donnée par l’archevêque de Delhi, Mgr Vincent Concessao. Pour lui, la visite des évêques aux religieux bouddhistes représente un des efforts de l’Eglise de l’Inde pour “chercher et trouver Dieu sur le visage de son prochain”. “C’est la seule manière, a-t-il commenté, de générer la compassion et la sympathie susceptibles de dissiper la violence actuelle.”