Eglises d'Asie

Les responsables des principales religions appellent le gouvernement à agir contre les groupes extrémistes perçus comme menaçant l’unité de la nation

Publié le 18/03/2010




Le 16 novembre dernier, les responsables des principales organisations religieuses du pays, réunis au sein d’un Mouvement national moral, ont signé un communiqué commun à l’occasion du ramadan et à l’approche du temps de l’Avent. Qualifiant de crimes contre l’humanité et de tragédies des actes tels que celui commis à Bali le 12 octobre dernier qui a coûté la vie à près de 190 personnes, ils appellent le gouvernement à prendre des mesures sévères contre toutes les formes de radicalisme à l’ouvre dans le pays. Le communiqué est signé de l’archevêque de Djakarta, le cardinal Darmaatmadja, du vice-président de la Communion des Eglises d’Indonésie, le pasteur protestant A. A. Yewangoe, du responsable hindou I. Ketut Wiradhana, des dirigeants respectifs des deux principales organisations musulmanes de masse du pays, la Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, et enfin de Ruslan Abdulgani, homme politique, écrivain et héros de la lutte pour l’indépendance.

Ces responsables déclarent soutenir les efforts de la présidente Megawati Sukarnoputri et ceux de son administration dans la lutte menée contre le terrorisme mais ils ajoutent que les actions menées doivent s’inscrire dans le cadre du droit. Tout en invitant tous les Indonésiens à renoncer à la violence et aux activités terroristes, ils mettent en avant le nécessaire respect de la loi et de la justice. Dans les deux derniers points du communiqué, les responsables insistent pour dire que la guerre au terrorisme menée par les Etats-Unis ne doit pas faire oublier la nécessité de développer un monde plus juste ; ils mettent en garde les responsables des médias de par le monde contre le danger d’identifier le terrorisme à une religion en particulier.

Lors de la conférence de presse donnée à l’occasion de la publication du communiqué, le secrétaire de la Communion des Eglises (protestantes) d’Indonésie s’est montré plus direct, déclarant : « Nous pressons toutes les parties, y compris les pays étrangers, à mettre fin à la propagande qui établie un lien entre le terrorisme et l’islam. » Le P. Ignatius Ismartono, secrétaire de la Commission pour les affaires interreligieuses de la Conférence épiscopale catholique, a, quant à lui, déclaré que des groupes radicaux peuvent être identifiés dans toutes les organisations religieuses. Or, a-t-il ajouté, « le radicalisme, quels que soient ses motifs, ne peut être toléré. Il a pour corollaire la fin de l’innocence des gens ».